La carte eSIM va-t-elle marquer la fin de la carte SIM physique ?
Il y a quelques jours, on pouvait apprendre via le Financial Times que Samsung et Apple comptaient remplacer la carte SIM traditionnelle par une carte eSIM électronique et inamovible soudée au sein même de leurs futurs smartphones. Une puce qui n'aura plus besoin d'être changée lorsque vous changerez d'opérateur. De quoi s'interroger sur les impacts et la mise en œuvre de ce nouveau système.
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Depuis le début de la téléphonie mobile et encore aujourd'hui, les opérateurs détiennent le monopole de la carte SIM. L'an dernier, Apple avait essayé d'imposer sa propre carte SIM avec l'iPad Air 2 mais seulement quelques opérateurs américains, britanniques et australiens avaient accepté d'utiliser la solution proposée par la pomme.
Dans le cas de l'eSIM, ce sera nettement différent puisque la puce sera soudée à l'appareil et compatible avec tous les opérateurs qui devront donc s'adapter. Toutefois, son implémentation sur le marché dépendra, quoi qu'il arrive de leur bon vouloir. Une récente citation d'Etienne Costes du cabinet Ernst & Young résume d'ailleurs assez bien la situation :
La généralisation des cartes SIM embarquées qui ne sont pas amovibles, ne peut se faire qu'avec la coopération de tous les acteurs (…) Sans accord, on risque de vendre des smartphones associés à des opérateurs, sans que leur propriétaire ne puisse en changer.
Tout le monde devra donc y mettre du sien pour que cette transition s'opére dans la plus totale transparence. Les puces electroniques qui devront être universelles pour pouvoir fonctionner chez n'importe quel opérateur au monde seront toujours conçues par les fabricants de cartes SIM. A ce niveau là, Gemalto qui reste leader sur ce marché déclare, bien que la valeur de son action ait chuté de 7%, suite au dernier rapport du Financial Times sur le sujet :
La eSim n'est pas une menace, mais une opportunité
Rien ne changera vraiment du côté de l'utilisateur, ni même de l'opérateur puisque le rôle de cette carte eSIM intégrée au téléphone sera le même que celui de la SIM amovible. Au niveau des mutations qui se préparent, Philippe Lucas qui gère les négociations pour Orange à la GSMA tempère les choses et déclare :
Il s'agit simplement de la numérisation de la distribution des cartes SIM. La carte portera toujours les secrets d'authentification et d'identification, qui appartiennent aux opérateurs. C'est un rôle crucial.