La crypto est accusée d’être un danger pour les systèmes de paiement
La cryptomonnaie est accusée de mettre en danger l'infrastructure des systèmes de paiement. Pour la fondatrice d'une néobanque britannique, le secteur des crypto-devises est dangereux et les entreprises de l'industrie manquent encore de régulation.
Anne Boden, fondatrice de la banque numérique Starling, estime que le secteur des cryptomonnaies représente un immense danger pour les systèmes de paiements dans le monde. Lors d'une conférence dédiée à la fintech à Amsterdam, elle a notamment assuré que la crypto “c'est très dangereux”.
“Beaucoup de portefeuilles crypto sont connectés directement aux systèmes de paiement. C'est une menace pour la sécurité de nos systèmes de paiement à travers le monde”, déclare Anne Boden. Dans ce contexte, sa néobanque ne proposera pas d'offres reposant sur les cryptomonnaies.
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Trop d'arnaques dans le monde des cryptomonnaies selon Anne Boden
“L’industrie dans son ensemble doit vraiment être consciente des dangers que représentent les personnes utilisant le bitcoin et les crypto-monnaies pour traiter les paiements frauduleux”, poursuit Anne Boden, convaincue que l'écosystème crypto comporte plus d'inconvénients que d'atouts.
La mise en garde de la fondatrice de Starling survient alors que de nombreux acteurs de la finance traditionnelle ont ouvert leurs réseaux aux cryptomonnaies. C'est le cas de Mastercard, qui prend en charge certains cryptomonnaies, et de Visa, qui autorise les règlements par carte bancaire avec des cryptomonnaies.
Les deux principaux gestionnaires se sont progressivement ouvert au monde des actifs numériques sur la Blockchain. Mastercard a même noué de nombreux partenariats avec les firmes phares de l'industrie crypto pour palier à la disparition imminente du réseau SWIFT. Michael Miebach, PDG de Mastercard, estime en effet que le réseau de paiement interbancaire ne sera plus là dans 5 ans.
De son côté, PayPal permet de payer en Bitcoin et trois autres cryptomonnaies aux Etats-Unis et au Royaume-uni. Depuis peu, PayPal permet également de transférer les cryptomonnaies sur des portefeuilles externes. Le service de paiement en ligne accorde visiblement sa confiance à l'infrastructure blockchain.
Un manque de régulation
“Les clients se font arnaquer. Nous passons beaucoup plus de temps à protéger les clients des escrocs qu’à essayer de promouvoir la crypto”, assure Anne Boden, très remontée contre l'industrie des crypto-actifs. Elle avance également que les entreprises de l'écosystème ont beaucoup de retard à rattraper en matière de contrôle et de lutte contre le blanchiment d'argent.
Ces dernières années, de nombreux cadres législatifs ont pourtant été mis en place pour encadrer le développement des services crypto. En France, l'agrément PSAN et le visa AMF ont notamment vu le jour pour poser un cadre clair. Des initiatives analogues sont en développement dans la plupart des pays du monde.
“Pour le moment, trop de transactions qui entrent dans les échanges cryptographiques sont frauduleuses, et jusqu’à ce que l’industrie mette en place de plus en plus de contrôles… Je pense que nous devons tous nous méfier de cet espace”, avait déjà mis en garde la dirigeante en avril dernier. Cette critique survient alors que le marché des cryptomonnaies est dans le rouge depuis plusieurs semaines. Suite au crash de l'UST, le stablecoin algorithmique de Terra, tout le marché s'est effondré. Le Bitcoin oscille autour des 30 000 dollars, loin de son niveau record de novembre dernier.
Notez que l'un des principaux investisseurs qui soutient la banque Starling n'est autre que Goldman Sachs. La banque américaine a été l'une des premières à se lancer dans l'arène des cryptomonnaies. L'an dernier, elle a relancé son service de trading de cryptomonnaies pour profiter de l'engouement des investisseurs. La banque d'investissement estime d'ailleurs que la crypto représente une toute nouvelle classe d'actifs.