La face cachée de la Lune n’a pas révélé tous ses secrets, cette sonde spatiale veut les dévoiler
La mission chinoise Chang'e-6 est sur le point de réaliser une première historique : rapporter des échantillons de la face cachée de la Lune. En se posant dans un lieu stratégique, la sonde pourrait offrir des réponses sur les disparités entre les deux hémisphères lunaires.
La face cachée de la Lune a toujours captivé notre imagination. Inaccessible à la vue depuis la Terre, elle n'a été photographiée pour la première fois qu'en 1959 par la sonde soviétique Luna 3. Contrairement à la face visible, qui présente de vastes plaines et des cratères, le côté invisible est marqué par un paysage plus accidenté et une absence quasi totale de surfaces plates. Cette grande différence entre ses deux côtés nous pousse à explorer les mystères de sa formation et de son évolution.
Lancée le 3 mai, la sonde chinoise Chang'e-6 a pour mission de ramener sur Terre environ 2 kilogrammes de roches et de poussières de la Lune. Elle doit atterrir dans une zone complexe appelée le bassin d'Apollo, située justement sur son côté caché. Cette zone pourrait être le plus grand cratère dû à un astéroïde dans le système solaire. Elle est connue sous le nom de bassin pôle Sud-Aitken. Les roches collectées pourraient nous en apprendre beaucoup sur la composition de cet astre et les forces naturelles qui ont modelé cette mystérieuse face.
La sonde Chang'e-6 s’en va percer les mystères de la face cachée de la Lune
Les scientifiques espèrent que l'analyse des échantillons lunaires apportera des réponses sur la différence de composition entre la face visible et la face cachée de la Lune. Les premières théories suggèrent que la croûte du côté invisible est nettement plus épaisse. Cette caractéristique serait potentiellement due à des impacts cosmiques d’une grande violence ou à des processus internes distincts durant la formation de cet astre. En examinant ces échantillons, les chercheurs pourraient mieux comprendre pourquoi les matériaux lunaires se sont distribués de manière si inégale.
Cette mission pourrait aussi nous aider à comprendre certaines curiosités liées aux volcans de la région. Normalement, la croûte épaisse de la Lune devrait empêcher les éruptions volcaniques, mais on a quand même retrouvé des traces de roches volcaniques, appelées basaltes, dans le bassin d'Apollo. En étudiant ces roches, on pourra savoir si des éléments comme des minéraux radioactifs ont pu chauffer et faire fondre la roche. C’est peut être ce qui aurait provoqué des éruptions sur la face cachée. Ces recherches pourraient non seulement nous en apprendre plus sur son histoire, mais aussi sur les activités géologiques qui se passent sur les autres planètes de notre système solaire.
Source : sciencedirect