La fin des sites pirates ? Cette méthode de lutte très efficace fait des ravages

Particulièrement agressif en matière de lutte contre le téléchargement illégal, un gouvernement multiplie les mesures et force est de constater qu'elles sont très efficaces. Sa méthode commence à être appliquée ailleurs dans le monde.

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Crédits : 123RF

Si le piratage de films, séries ou encore de chaînes de TV payantes est en augmentation en Europe et dans le monde, les mesures de lutte contre le phénomène sont également de plus en plus nombreuses. L'un d'elle est de demander le blocage d'un nom de de domaine, par exemple monsitepirate.com. Google en reçoit des millions, mais un site illégal peut revenir en ligne simplement en le changeant, quitte à le faire souvent. Sauf qu'un gouvernement semble avoir trouvé la parade et visiblement, ça marche.

C'est en Inde qu'elle voit le jour. Avant de la détailler, il est important de comprendre que ce pays a une vision particulière de la lutte contre le piratage, différente de celle de l'Europe ou des États-Unis par exemple. Elle semble tout droit sortie du film Minority Report, dans lequel les auteurs de crimes sont arrêtés de manière préventive, avant même d'en commettre un seul. Il y a quelques années, ce genre de décision était impensable, mais la porte a été ouverte en 2019 quand la justice a délivré sa première injonction dynamique.

Cette méthode de lutte anti-piratage fonctionne très bien et commence à s'exporter dans le monde

Derrière ce nom se cache une méthode pour empêcher les sites de procéder à un changement de nom de domaine en cas de blocage, mais surtout pour légitimer les actions proactives. Quelques mois après, la cour ordonne le blocage de 1 100 sites pour protéger un film pas encore sorti. Un chiffre qui passe à 13 400 sites en 2022, là aussi afin d'empêcher le piratage d'un long-métrage à venir. En mai 2023, la Haute Cour de Delhi oblige les fournisseurs d'accès Internet (FAI) à bloquer des noms de domaines qui n'étaient pas encore enregistrés.

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En théorie, cela ne devrait concerner que l'Inde, mais on sait que les sites pirates sont basés partout dans le monde, surtout dans les pays plus permissifs. En septembre 2022, la Haute Cour de Delhi demande à des sociétés d'enregistrement de noms de domaine américaines de suspendre une liste précise. Encore une fois, l'objectif est la protection d'un film non sorti en salles, qui pourrait peut-être se retrouver sur ces sites à une date inconnue. Et comme cette méthode ne serait sûrement pas acceptée ailleurs, plusieurs ayants droit américains décident de saisir la Haute Cour de Delhi, à la base pour protéger leurs œuvres en Inde, mais en sachant que les répercussions seront internationales.

Les grands studio se tournent vers l'Inde pour demander des blocages de sites pirate

Aujourd'hui, au moins une entreprise américaine enregistrant des noms de domaine en a bloqué 70 suite à une injonction de la justice indienne. La plainte initiale émane de noms très connus comme Universal City Studios, Warner Bros. Entertainment, Columbia Pictures Industries, Netflix Studio, Paramount Pictures Corporation et Disney Enterprises. La décision de la cour indique qu'il faut empêcher les sites pirates de diffuser les œuvres détenues par ces studios, mais également celles à venir. Le blocage est forcément permanent, et comme nous l'indiquions, la méthode permet de l'étendre au maximum.

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Sont ainsi concernés les “sites Web identifiés dans la présente action ou tout site Web miroir/redirection ou site Web alphanumérique, ou toute variante de ceux-ci, y compris les sites Web associés aux sites Web des défendeurs, soit sur la base du nom, de la marque, de l'identité de son opérateur, ou découverts comme fournissant des moyens supplémentaires d'accéder au site Web du défendeur et à d'autres domaines ainsi qu'à leurs sous-domaines et sous-répertoires, propriétaires, opérateurs/entités de sites Web ou même sources de contenu”. C'est extrêmement large.

L'ex-propriétaire des sites fztvseries.mobi et mobiletvshows.net, basés aux États-Unis, en a fait les frais. Il explique que “la suspension s'est faite sans aucun avertissement ni communication d'aucune sorte de la part de Namecheap [le FAI, ndlr] ou du plaignant”. Interrogé, le fournisseur d'accès confirme que la décision fait suite à une injonction de la justice indienne.

Un vrai danger pour la personne touchée : “les tribunaux indiens ont la réputation de rendre des ordonnances générales qui englobent des milliers de sites Web dans une seule directive, souvent sans vérification approfondie. De telles pratiques pourraient potentiellement provoquer d'importantes perturbations à l'échelle mondiale, en particulier si les entreprises d'enregistrement de domaines commencent à se conformer aux ordonnances de divers pays”.

Source : TorrentFreak

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