Huawei bientôt interdit en France ?
La France réfléchit à des mesures permettant de contrôler Huawei, accusé de travailler avec le gouvernement chinois à des fins d'espionnage. Les pouvoirs de l'Anssi seraient notamment renforcés, avec un droit de regard sur les infrastructures 5G à venir mais aussi potentiellement sur les équipements 4G et 3G déjà installés du groupe.
Nous savions déjà que la France avait ouvert des enquêtes contre Huawei, il semblerait que le gouvernement prévoie désormais des sanctions contre le géant des télécoms chinois. D'après Les Echos, plusieurs pistes sont actuellement à l'étude pour mieux contrôler le groupe.
Huawei dans le viseur de la France
Première solution, le renforcement des pouvoirs de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi). Selon le quotidien, l’exécutif souhaiterait “faire passer un amendement anti-Huawei” avec la loi Pacte qui a été votée en première lecture par l'Assemblée nationale en octobre 2018 et qui est actuellement de passage au Sénat. L'agence pourrait même se voir attribuer un droit de regard sur les infrastructures Huawei installées sur les précédentes générations de réseaux mobiles : 4G et 3G.
Lire aussi : Les Etats-Unis et l’Europe peuvent-ils empêcher Huawei de devenir numéro 1 ?
Cet amendement a d'ores et déjà été présenté aux principaux acteurs français concernés, à savoir : les opérateurs (Orange, SFR, Free, Bouygues Telecom), la Direction générale des entreprises (DGE), l'Arcep (l'Autorité de régulation des télécoms), la Fédération française des télécoms (FFT) et l'Anssi. Orange avait déjà indiqué ne pas utiliser d'équipement Huawei pour déployer la 5G en France, alors que SFR et Bouygues avaient collaboré lui pour plusieurs tests.
Huawei boycotté par les États-Unis et ses alliés
Les États-Unis demandent à ses alliés de bannir Huawei de leur territoire, accusant la société d'espionnage et de collaboration avec le gouvernement chinois. Le groupe s'est déjà défendu à plusieurs reprises et a demandé des preuves à ces accusations. Aucune n'a été rendue publique à ce jour. Mais la liste des pays ayant pris des sanctions à son encontre s'allonge. Huawei a été exclu du marché de la 5G en Australie et en Nouvelle-Zélande. Le Japon et le Royaume-Uni ont également prononcé des mesures. Le commissaire européen au numérique estime que l'UE doit s'inquiéter de Huawei, laissant envisager une répression dans d'autres pays du vieux continent.
La compagnie serait aussi la victime collatérale d'une guerre économique entre les États-Unis et la Chine, qui se transforme également en guerre diplomatique. La directrice financière de Huawei arrêtée au Canada sur demande des États-Unis début décembre 2018 et risque encore l’extradition pour une affaire de non respect de l'embargo américain sur l'Iran. Plus récemment, un cadre de Huawei a été arrêté en Pologne pour espionnage. Reste maintenant à savoir qui fera le prochain mouvement contre le groupe et dans quelles proportions.