La France vote pour la taxe contre les véhicules électriques chinois, le début d’une guerre commerciale ?

La Commission européenne va pouvoir appliquer son projet de taxe contre les véhicules électriques chinois, une initiative soutenue par la France. Mais plusieurs pays européens, Allemagne en tête, craignent une riposte de la Chine. 

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Crédit : BYD

Depuis plusieurs mois, la Commission européenne souhaite appliquer une taxe sur les véhicules électriques chinois. Cette sanction vise à améliorer la compétitivité des constructeurs européens, alors que l'industrie automobile chinoise est accusée d'avoir bénéficié de subventions publiques massives, lui octroyant un avantage indéniable et déloyal sur ses concurrents en Europe.

Pour finaliser la mise en place d'une telle taxe, la Commission devait recevoir le feu vert des États membres de l'UE. Elle l'a en partie obtenu ce 4 octobre 2024. Dix pays, dont la France, ont soutenu ce projet. Douze ne se sont pas prononcés et cinq ont voté en défaveur (Allemagne, Hongrie, Slovaquie, Slovénie, Malte).

Le début d'une guerre commerciale UE-Chine ?

Le résultat ne permet pas d'approuver formellement ces nouvelles taxes. Un texte requiert le vote d'au moins quinze États membres représentant 65 % de la population de l’UE pour être automatiquement adopté. Mais il suffit à laisser le champ libre à la Commission pour faire ce qu'elle désire, n'ayant pas reçu d'opposition claire au projet.

Le plus grand détracteur de cette taxe est l'Allemagne, qui craint de déclencher une guerre commerciale avec la Chine. Le pays a beaucoup à perdre si les Chinois décident d'appliquer le principe de réciprocité et de pénaliser les exportations de véhicules européens vers son territoire. BMW, Mercedes et Volkswagen ont des ambitions en Chine, qui pourraient être freinées si des mesures douanières contre l'industrie automobile européenne sont prononcées.

Le groupe Volkswagen dénonce une “mauvaise approche” de l'UE, tandis que le ministre des Finances allemand Christian Lindner espère encore convaincre d'une “solution négociée” avec la Chine. La Chambre de commerce chinoise auprès de l’UE a d'ailleurs réagi au vote, appelant la Commission à “retarder la mise en œuvre des droits de douane et à privilégier la résolution des différends et des tensions commerciales à travers le dialogue”.

Les négociations entre le commissaire européen Valdis Dombrovskis et le ministre chinois du Commerce Wang Wentao ne sont pas rompues, mais s'annoncent difficiles. En réponse, la Chine a déjà lancé des enquêtes antidumping contre le porc, les produits laitiers et les eaux-de-vie à base de vin (incluant le cognac) importés d’Europe. De leur côté, l'UE et les États-Unis sont très vigilants quant aux agissements de la Chine dans les secteurs des batteries et de l'énergie renouvelable (panneaux solaires et éoliennes notamment).

Source : Le Monde


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