La guerre en Ukraine va faire grimper le prix des voitures, la production est au ralenti

La guerre en Ukraine pourrait avoir un très lourd impact sur la production de voitures à travers le monde. En effet, le pays ainsi que la Russie exportent tous deux de grandes quantités de composants essentiels à la construction, et ces exportations ont nécessairement diminué depuis le début du conflit. En conséquence, le prix des voitures pourrait grimper dans les mois à venir.

voiture parking
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Tout comme le reste de l’industrie électronique, le monde de l’automobile fait face à une forte pénurie de composants depuis plus d’un an. Les conséquences sont d’ores et déjà visibles : alors que BMW prive certains de ses véhicules d’écrans tactiles, Toyota est contraint de réduire sa production globale de 40 %. En plus de cette pénurie causée par la pandémie de COVID-19, une nouvelle cause est désormais à prendre en compte. En effet, la guerre en Ukraine impacte, par effet de rebonds, la production mondiale de voitures et ce, pour plusieurs raisons.

Il y a d’abord la plus évidente. À l’instar de nombreuses autres entreprises, telles qu’Amazon, Google et Sony pour ne citer qu’elles, nombre de constructeurs automobiles ont cessé leurs activités en Russie en guise de sanction suite à l’invasion. Volkswagen, BMW, Toyota ou encore Volvo ont ainsi fermé leurs usines russes. En outre, les sanctions internationales ne sont pas les seules raisons pour cette décision. Il existe également un problème d’approvisionnement. Tout comme pour les puces informatiques, l’invasion de l’Ukraine aura des conséquences globales sur la production de composants automobiles.

L’industrie automobile est lourdement impactée par la guerre en Ukraine

En plus de la pénurie de semi-conducteurs, les constructeurs doivent désormais composer avec un manque de composants essentiels. En effet, 20 % de la production de faisceaux de câbles, primordiaux pour l’assemblage des parties électroniques d’une voiture, provient d’Ukraine. Ce n’est pas tout. La Russie, quant à elle, est responsable de 33 % de la production de palladium, un métal utilisé dans la confection des semi-conducteurs. Par ailleurs, le pays exporte également des quantités massives d’aluminium et de nickel, deux composants impliqués dans la fabrication des batteries de véhicules électriques.

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Comme on peut s’en douter, la guerre en Ukraine a eu un effet désastreux sur ces exportations. Le 7 mars dernier, on enregistrait une hausse de 90 % du prix du nickel. L’aluminium, de son côté, a atteint un prix record de 4000 dollars la tonne. Pendant ce temps, Volkswagen a réduit considérablement la cadence dans ses usines allemandes. BMW en a fait de même en Allemagne, au Royaume-Uni et en Autriche. Porsche a complètement stoppé sa production dans une usine à Leipzig.

Au vu de la situation, il ne serait pas étonnant de voir les constructeurs augmenter le prix de leurs véhicules. « Avec la montée en flèche des prix du pétrole et du gaz, ainsi que des matières premières comme les métaux utilisés pour construire les véhicules, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les constructeurs automobiles pourraient être contraints d’essayer de compenser l’augmentation de leurs coûts en augmentant le prix des véhicules », confirme Michelle Krebs, analyste chez Cox Automotive.

Tesla, notamment, a d’ores et déjà pris des mesures en ce sens. En seulement deux semaines, le prix de sa Model 3 a augmenté de 10 000 €, bien que l’on n’ait aucune confirmation que cette décision est en lien avec la situation en Ukraine. Au total, on estime que le marché sera amputé de 3,5 millions de véhicules au cours de l’année 2022, à cause de la pénurie de semi-conducteurs et de palladium. Seule la Chine semble échapper aux conséquences de la guerre. Elle est également l’un des rares pays à ne pas avoir appliqué de sanctions envers la Russie.

Source : TheNextWeb

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