La justice espagnole autorise la ligue de football à bloquer une partie d’Internet, et ça comprend même des sites innocents

LaLiga mène une guerre active contre le piratage de ses contenus sportifs. Une décision de justice en Espagne vient de valider le blocage d’adresses IP partagées par Cloudflare. Malgré les critiques, le juge estime que la procédure respecte la loi.

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Source : 123rf

Les ligues de football cherchent depuis plusieurs années à enrayer la diffusion illégale de leurs matchs en ligne. Face aux plateformes IPTV pirates, certaines organisations n’hésitent plus à cibler les intermédiaires techniques. C’est le cas de LaLiga, qui multiplie les actions pour empêcher la diffusion de ses contenus sans autorisation, notamment via des services hébergés sur le cloud.

Fin 2024, un tribunal espagnol avait autorisé LaLiga à bloquer des adresses IP partagées par Cloudflare. Ce blocage visait à empêcher la diffusion de flux pirates, mais il a aussi affecté des milliers d’internautes n’ayant aucun lien avec le piratage.

Cloudflare et le groupe de cybersécurité RootedCON ont alors saisi la justice pour tenter de faire annuler la mesure, estimant qu’elle entraînait un blocage indiscriminé. Le juge vient de rejeter leurs demandes, considérant que la procédure était conforme à la loi et que les plaignants n’avaient apporté aucune preuve de dommage.

Le tribunal rejette les recours de Cloudflare et RootedCON et valide la méthode de blocage de LaLiga

Le tribunal de commerce n°6 de Barcelone a confirmé que les mesures de blocage mises en place par LaLiga respectaient le cadre légal. Selon la décision, aucune atteinte aux droits fondamentaux n’a été constatée, et le blocage d’adresses partagées est jugé proportionné. Le juge souligne qu’aucune preuve directe de dommage, ni demande d’expertise technique, n’a été présentée. La décision écarte aussi l’idée d’un vice de procédure ou d’une atteinte à la liberté d’accès à l’information.

Cloudflare a exprimé sa déception, estimant que la décision nuit à ses services et à de nombreux utilisateurs innocents. L’entreprise envisage d’autres actions, malgré l’impossibilité d’un appel. De son côté, RootedCON déplore un jugement rendu sans prise en compte suffisante des implications techniques. Cette affaire s’inscrit dans une tendance plus large en Europe, où les autorités cherchent à renforcer les dispositifs anti-piratage. L’Italie suit une approche similaire avec son Piracy Shield, également critiqué pour ses effets collatéraux sur les internautes non concernés.

Source : torrentfreak


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