La limitation à 30 km/h en ville se démocratise… à défaut d’être respectée

Aujourd'hui, plus de 200 agglomérations en France ont choisi de limiter la vitesse à 30 km/h dans leurs centre-villes. Seulement et de l'avis de nombreux élus, faire respecter cette mesure polémique est difficile, et ce pour plusieurs raisons.

limitation vitesse 30 kmh
Crédits : 123RF

Comme vous le savez peut-être, la mairie de Paris a décidé d'abaisser la limitation de la vitesse à 30 km/h dans les rues de la capitale depuis novembre 2022. La ville Lumière est loin d'être la seule à avoir fait ce choix. A l'heure où nous écrivons ces lignes, plus de 200 agglomérations en France ont décidé d'adopter cette mesure polémique, notamment à Lille, Limoges, Bordeaux, Grenoble, Lyon, Nantes, Rennes, Metz, Nancy ou encore Montpellier et Toulouse.

Au total, nos confrères de France Bleu estiment que 15 % de la population française est concernée par le passage au 30 km/h. On retrouve derrière ce dispositif plusieurs motivations. Tout d'abord, il y a cette volonté de la part de nombreux maires de favoriser les mobilités douces (transports en commun, vélos, marche, etc.), mais aussi de réduire les nuisances sonores dans les centre-villes. Il y a ensuite un enjeu écologique : en réduisant le nombre de voitures en circulation, les municipalités oeuvrent pour améliorer la qualité de l'air. Et enfin, il y a évidemment un aspect sécuritaire : en diminuant la vitesse, on limite les risques d'accident de la route graves ou mortels.

Seulement et comme le rapportent nos confrères du site Auto.orange, de nombreux élus affirment rencontrer des difficultés pour faire respecter cette mesure, vue d'un mauvais oeil par une majorité d'automobilistes. Avant de passer par la case sanction, certaines municipalités ont opté pour la sensibilisation avec des radars pédagogiques, ces fameux indicateurs de vitesse que vous avez déjà probablement croisé en ville.

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La pédagogie est loin de porter ses fruits

Seulement, ces appareils sont loin d'avoir l'effet escompté comme l'expliquait l'adjoint à la mairie de Bordeaux Didier Jeanjean au micro de TF1 : “Sur cette rue (ndlr : où la vitesse est limitée à 30 km/h), la vitesse moyenne est de 57 km/h, et c'est pour ça qu'il va falloir appuyer cette mesure par des aménagements”. 

Comment contraindre les automobilistes alors à lever le pied dans les zones concernées ? On peut évidemment recourir à des aménagements de la chaussée : ralentisseurs, dos d'âne et chicanes représentent toujours une méthode efficace. Réduire le nombre de voies accessibles aux voitures est une autre solution, tout comme la multiplication des zones piétonnes. “Un peu plus loin dans la même rue, avec des véhicules stationnés de chaque côté et des dos d'âne, on est bien en-dessous des 30 km/h, l'objectif est atteint. L'idée est de compliquer la circulation des voitures pour faire baisser la vitesse”, ajoute l'édile.

Le calvaire pour installer un radar

Et bien entendu, quand ces solutions ne suffisent pas et que la pédagogie n'apporte pas les résultats attendus, la répression peut entrer en jeu avec l'installation de radars de vitesse. Seulement, obtenir l'autorisation d'implanter un radar s'apparente à un parcours du combattant pour les élus.

En effet, cette décision nécessite l'intervention de nombreux acteurs. Si les préfets départementaux ont le dernier mot, ils doivent d'abord échanger avec les collectivités locales, les Directions départements des territoires, la police et la gendarmerie, et parfois même des associations d'usagers de la route. Quand tout ce beau monde s'est mis d'accord, un bilan accidentologique détaillé sur 5 ans minimum doit ensuite être réalisé. 

Ceci fait, ce dossier complet doit être analysé et étudié par l'ANTAI, l'Agence nationale du traitement automatisé des infractions, qui donnera ou non son aval. Et c'est loin d'être fini. En cas de validation, une étude de faisabilité pour l'installation du radar doit être menée avant de lancer les travaux… Une lourdeur administrative pointée du doigt par de nombreux élus, qui militent pour une simplification des démarches pour installer des radars fixes dans leurs communes/métropoles.

Source : Auto Orange


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