La police exige de Google le retrait d’un photomontage d’Emmanuel Macron
L'office central de lutte contre la cybercriminalité, un organisme rattaché à la Police nationale, a demandé à Google de retirer un photomontage d'Emmanuel Macron qui le compare au général Pinochet, un ancien dictateur chilien. On y voit le président de la République entouré du premier ministre Édouard Philippe, mais aussi du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.
L’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC) a adressé une demande à Google le 14 janvier 2019, réclamant la suppression d'un photomontage d'Emmanuel Macron. L'image en question a été publiée par un utilisateur de Google+ en décembre 2018. On y voit le président de la République assis dans la posture de Pinochet et entouré du premier ministre et du ministre de l'Intérieur.
Google prié de supprimer une caricature photo d'Emmanuel Macron
La photo originale, en noir et blanc, a été prise en 1973 par un photographe néerlandais du nom de Chas Gerretsen. Elle présente le général Pinochet, un ancien dictateur qui a dirigé le Chili entre 1974 et 1990. Selon le site Phototrend, l'image en question montre « la posture, l’expression stricte et ferme du général Pinochet. Cette image sera réutilisée et largement détournée pour illustrer les excès de violence de sa dictature militaire ».
Les autorités françaises n'ont pas apprécié ce montage dans lequel le visage de Pinochet, assis au centre, a été remplacé par celui d'Emmanuel Macron. Sur la même image, on aperçoit deux autres autorités : Édouard Philippe derrière le président de République et Christophe Castaner à gauche.
La demande de retrait envoyée par les autorités a été révélée par le site Next INpact qui l'a repérée dans la base de données du site Lumen Database, un projet de recherche de l'université Harvard financé notamment par Google. Le site donne un accès public aux demandes de suppression reçues par les géants du web comme Google, Facebook, Twitter, etc.
Le photomontage d'Emmanuel Macron visé par la demande est toujours accessible sur le réseau Google+ qui au passage sera définitivement fermé le 2 avril 2019. Reste à savoir si Google accédera à la requête des autorités. La firme devra dans un premier temps statuer sur la légitimité d'une telle demande, ce qui peut prendre plusieurs semaines. Chaque jour, des millions de demandes de censure sont adressées à Google, souvent pour des raisons de violation de droits d'auteur. Mais ce dernier juge la plupart des requêtes injustifiées et ne supprime qu'un faible pourcentage des contenus concernés.