La police ne pourra pas lire vos conversations WhatsApp, Signal ou Telegram, le gouvernement a tranché

L'Assemblée nationale a rejeté les amendements qui auraient instauré des portes dérobés dans les applications de messagerie chiffrées afin de permettre aux forces de l'ordre d'avoir accès à leur contenus. Ils resteront confidentiels.

whatsapp telegram signal
Crédits : 123RF

C'était un projet très controversé, il ne verra finalement pas le jour. Dans la nuit du 20 au 21 mars 2025, l'Assemblée nationale a rejeté les amendements visant à rétablir un article de la proposition de loi contre le narcotrafic. Défendu par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, il voulait mettre en place un système où les forces de l'ordre auraient pu accéder aux contenus des applications de messageries chiffrées comme WhatsApp, Signal, Telegram et autres dans le cadre de la lutte contre la grande criminalité.

Les entités derrière les services en question n'auraient pas eu d'autre choix que celui d'obtempérer. Rappelons que les messageries citées fonctionnent sur un principe de chiffrement de bout-en-bout. Cela veut dire que personne à part les participants d'une conversation ne peut accéder à son contenu, même si celui-ci est intercepté par un tiers. La clé permettant de décoder les messages n'est détenue que par les expéditeurs et les destinataires.

Il n'y aura pas de porte dérobée dans les applications de messagerie chiffrées en France

La proposition avait provoqué une levée de boucliers des défenseurs du droit à la vie privée. Les messageries elles-mêmes biens sûr, mais aussi la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) ou encore l'association La Quadrature du Net. Tous les opposants affirmaient qu'il serait techniquement impossible de créer une porte dérobée accessible uniquement aux autorités. Elle serait forcément exploitable par des personnes malveillantes au final.

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La commission des Lois de l’Assemblée nationale, qui examine ces dernières avant qu'elles soient présentées à l’Hémicycle, avait voté pour la suppression de l'article en question. Cela n'a pas empêché ses partisans de revenir à la charge, mais c'est désormais officiel : il a été rejeté avec une large avance puisque sur 143 votants, seuls 24 y étaient favorables. Pour l'anecdote, le système de comptage automatique des votes est tombé en panne juste avant ce point, obligeant les députés à se prononcer un par un au micro.


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