La Poste : la lettre rouge électronique ne séduit pas, elle est moins utilisée que l’ancien timbre
La lettre rouge électronique, qui remplace l’ancien timbre de la même couleur, fait vraisemblablement un véritable flop, si bien que La Poste réfléchirait déjà à abandonner ce nouveau service.
Interrogé lors d'une audition devant la Commission des Affaires économiques du Sénat, Philippe Wahl, le PDG de La Poste, donne quelques détails sur le lancement pour le moins chaotique du timbre rouge électronique. Contrairement à ce qu’aurait pu attendre la poste de ce nouveau service digital automatisé, ce dernier ne semble pas convaincre les usagers.
Le PDG explique que ce nouveau support est utilisé seulement 3500 fois par jour, soit un peu plus de 1,2 million de fois si l’on rapporte ce nombre à une année complète. Malheureusement pour la poste, ce taux d’utilisation serait bien insuffisant pour pérenniser le service, qui demanderait entre 5000 et 10 000 envois par jour pour être viable.
La lettre rouge électronique fait un véritable flop
Depuis quelques années, le timbre rouge voyait sa popularité chuter. Alors que l’on comptait 4,25 milliards de lettres prioritaires en France en 2008, les expéditions avaient depuis diminué à 380 millions en 2021, et seulement 275 millions en 2022. Avec seulement un peu plus d’un million d’envois sur un an, la lettre rouge électronique fait donc beaucoup moins bien que son prédécesseur, le timbre rouge.
Pour ceux qui n’ont jamais essayé, la e-lettre rouge est facturée 1,43 euro et permet d'envoyer des documents d'une taille de trois feuillets maximum dans un bureau de poste ou via le site laposte.fr. Votre document est ensuite imprimé et distribué le lendemain au destinataire, s'il est envoyé avant 20 heures.
Le problème, c’est que ce système semble compliqué pour beaucoup de français, et pas forcément très utile dans la plupart des cas. Ce nouveau service ne représenterait que 0.0002% des 7 milliards de courriers envoyés chaque année.
Malgré ce flop évident, le PDG défend sa décision de supprimer le timbre rouge. « Industriellement, il fallait supprimer la lettre rouge », car « les besoins devenaient tellement marginaux », poursuit le dirigeant. « J'assume, et si j'avais à reprendre la décision, je la reprendrais ». Maintenant, il reste à voir si La Poste va ou non décider d’abandonner ce service, qui a tout de même permis au service public d’économiser 500 millions d’euros et a eu un impact carbone positif.