La production de déchets électroniques augmente beaucoup trop vite, le recyclage n’arrive plus à suivre
D'après le dernier rapport de l’Union internationale des télécommunications, la production des déchets électroniques augmente 5 fois trop vite pour que nous soyons capable de tous les recycler. Et ce n'est pas près de s'arranger.
Avec chaque année des centaines de nouveaux modèles de smartphones, d'ordinateurs, de montres connectées, d'enceintes intelligentes et autres pour remplacer les anciens, produire ce qu'on appelle des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) est inévitable. Combien exactement ? Difficile à dire tant les méthodes de calcul diffèrent d'un organisme à un autre. Une chose est sûre cependant : il y en a de plus en plus.
Loin des 9 milliards de tonnes de DEEE avancées par le Waste Electrical and Electronic Equipment Forum l'an dernier, le récent rapport de l’Union internationale des télécommunications (UIT) n'en reste pas moins alarmant. L’institution rattachée aux Nations unies parle de 62 millions de tonnes de déchets électroniques en 2022. C'est presque 10 de plus qu'en 2019. L'UIT souligne surtout que leur croissance est 5 fois trop rapide pour que nos capacités de recyclage arrivent à tenir le rythme.
La production de déchets électroniques explose, le recyclage n'arrive plus à suivre
Sur ces 62 millions de tonnes, seules 22,3 % ont pu être recyclé. Un chiffre à nuancer dans la mesure où l'UIT ne tient compte que des déchets officiellement enregistrés comme “collectés et recyclés d'une manière écologique“. La part réelle est donc sûrement plus élevée, mais ce ne serait pas suffisant pour autant. L'Union estime la production de DEEE va augmenter de 2,6 millions de tonnes par an pour atteindre 82 millions de tonnes en 2030.
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En plus de l'impact sur l'environnement, le rapport souligne la perte financière engendrée par les déchets électroniques. Elle s'élève à un peu plus de 34 milliards d'euros en 2022. La somme est calculée en soustrayant les bénéfices réalisés grâce au recyclage aux coûts inhérents à ce dernier. Il n'y a malheureusement pas de solution miracle si ce n'est une prise de conscience au niveau des gouvernements pour une meilleure gestion globale des DEEE. L'impact de l'essor des énergies renouvelables n'est pas non plus à négliger. Selon l'UIT, les déchets résultant de la production de panneaux photovoltaïques devraient passer de 0,6 million de tonne en 2022 à 2,4 millions de tonnes en 2030.