La Russie pourrait accepter le Bitcoin comme moyen de paiement pour le pétrole et le gaz
La Russie envisage d'accepter le Bitcoin comme moyen de paiement pour ses matières premières, comme le gaz ou le pétrole. Suite aux sanctions décrétées par l'occident en pleine guerre en Ukraine, le Kremlin a pris la décision de ne plus accepter les paiements en euro ou en dollar en provenance de pays hostiles.
La guerre en Ukraine a exacerbé les tensions entre la Russie et le monde occidental. Pour punir les envahisseurs russes, l'occident a décrété de multiples sanctions. Plusieurs médias russes ont été bloqués en Europe tandis que les avoirs des banques, des oligarques et des députés à l'étranger ont été gelés.
En représailles, la Russie a décidé de refuser l'euro et le dollar comme moyen de paiement pour son gaz. Ce mercredi 23 mars, le président Vladimir Poutine s'est en effet engagé à refuser les monnaies fiduciaires émises part des pays hostiles.
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La Russie pourrait accepter les paiements en Bitcoin de la part de la Chine ou la Turquie
“J'ai pris la décision de mettre en œuvre un ensemble de mesures pour passer au paiement en roubles de notre gaz livré aux pays hostiles, et de renoncer dans tous les règlements aux devises qui ont été compromises. Il est clair que livrer nos marchandises à l’UE, aux États-Unis, et recevoir des dollars, des euros, d’autres devises, ne fait plus aucun sens pour nous”, a annoncé Vladimir Poutine. Cette mesure vise notamment à stimuler la valeur du rouble, en baisse depuis les premières frappes en Ukraine de fin février.
Lors d'une conférence de presse, Pavel Zavalny, président de la Commission de l’énergie de la Douma d’État en Russie, a précisé que cette mesure concerne uniquement le pays hostiles au Kremlin. Pour les pays “amicaux”, comme la Chine ou la Turquie, Moscou offrira une plus grande flexibilité de paiement concernant les devises.
“Avec la Turquie, il peut s'agir de lires et de roubles. Il peut donc y avoir une variété de devises, et c'est une pratique courante. S'ils veulent du Bitcoin, nous échangerons du Bitcoin”, a lancé Pavel Zavalny. La Russie envisage visiblement d'accepter les paiements en cryptomonnaies, comme le Bitcoin, en échange de son gaz, et les autres matières premières exportées par la Russie, comme le pétrole.
“Lorsque nous échangeons avec des pays occidentaux… ils devraient payer en argent dur. Et l'argent dur, c'est de l'or, ou ils doivent payer dans des devises qui nous conviennent, et c'est la monnaie nationale – le rouble” précise le politicien russe. Le terme « argent dur » évoque une monnaie qui a une valeur économique intrinsèque. Cette dénomination oppose la monnaie adossée à une marchandise ayant une valeur, comme l'or, à une monnaie dont la seule valeur est décrétée arbitrairement.
La Russie booste le cours du Bitcoin
Cette prise de position inattendue a donné un coup de fouet au cours du Bitcoin. La mère des cryptomonnaies a brièvement dépassé le seuil des 45 000 dollars. Depuis plusieurs jours, le cours de la devise numérique semble repartir à la hausse. Dans ce contexte, de nombreux observateurs du marché estiment que le Bitcoin pourrait reprendre le chemin des 100 000 dollars. Actuellement, le cours de la monnaie s'est stabilisé autour des 44 000 dollars.
L'intérêt potentiel de la Russie pour les cryptomonnaies a suscité les inquiétudes des banques centrales occidentales. Avant l'allocution de Vladimir Poutine, Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, a accusé les cryptomonnaies d'aider la Russie à “contourner les sanctions qui ont été décidées par de nombreux pays à travers le monde”.