La Russie va pouvoir fabriquer ses propres puces… avec 30 ans de retard

La Russie annonce la création de son premier appareil de photolithographie maison, servant à fabriquer des puces pour divers usages. Ses capacités sont toutefois bien en-dessous des standards actuels.

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Si nos smartphones et autres appareils nécessitant un processeur gagnent régulièrement en puissance, c'est en grande partie grâce aux progrès technologiques permettant de graver des puces de plus en plus fines et donc de plus en plus performantes. Ce marché des semi-conducteurs est en quelque sorte le nerf de la guerre et les fabricants luttent pour obtenir la finesse de gravure la plus élevée possible. En 2022, Samsung présentait une puce révolutionnaire gravée en 3 nm. À peine deux ans plus tard, la firme coréenne essaye déjà des modèles en 2 nm.

Parvenir à ne pas dépendre de l'importation de ces composants est un enjeu économique de taille. Ce n'est pas pour rien que l'Europe investit massivement dans ce secteur pour favoriser sa propre production. Et c'est justement en Europe qu'une nouvelle vient de tomber. La Russie annonce avoir fabriqué son premier outil de photolithographie, qui sert à la gravure de puces. Un pas très important quand on veut atteindre l'indépendance en la matière, mais qui ici est entaché par un constat sans équivoque : les performances de l'engin sont très en retard sur leur temps.

La Russie peut désormais créer ses propres puces, mais elle est très loin d'égaler la concurrence

Actuellement en cours de test dans le district administratif de Zelenograd, le “premier scanner lithographique” de Russie est capable de produire des puces de 350 nm d'épaisseur ou plus. Cette finesse était déjà présente dans les processeurs Pentium II de 1995 par exemple, ou dans le processeur K6 d'AMD en 1997. On peut donc dire que le pays a une trentaine d'année de retard sur l'industrie. C'est d'autant plus étonnant que deux fabricants de semi-conducteurs russes sont déjà capables de descendre jusqu'à 90 nm.

Lire aussi – Samsung veut fabriquer des puces pour smartphones en 1,4 nm dès 2027

Les puces de 350 nm sont loin d'être inutiles pour autant, on s'en doute. Comme le précise le média russe Tass, “[…] bien que considérées comme de grande taille, [ces puces] sont encore utilisées dans de nombreuses industries, notamment l'industrie automobile, l'énergie et les télécommunications“. On imagine aussi que l'appareil servira de prototype pour élaborer des successeurs plus performants.

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