La ville de Paris pourrait bien interdire les trottinettes en libre-service
Les trottinettes électriques en libre-service sont-elles en sursis à Paris ? C'est en tout cas ce que laisse entendre sur Twitter David Belliard, le maire adjoint en charge des mobilités. La décision de la ville sur ce sujet brûlant sera donnée dans un mois.
Depuis plusieurs mois, de nombreux municipalités sont en guerre ouverte contre les trottinettes électriques en libre-service. La ville de Lyon a par exemple franchi une étape symbolique dans cette lutte en interdisant aux mineurs d'utiliser les trottinette électriques en libre-service. Désormais, chaque utilisateur doit renseigner son âge auprès de l'opérateur avant de prendre le guidon.
A Paris, la réflexion pourrait aller bien plus loin. Après avoir limité la vitesse à 10 km/h dans les artères les plus denses de la ville, l'interdiction pure et simple des trottinettes en libre-service est désormais envisagée. C'est en effet une hypothèse émise par David Belliard, l'adjoint au maire en charge des mobilités.
Les opérateurs ne font assez d'efforts selon la mairie de Paris
Sur Twitter, le responsable politique a fait savoir qu'il venait de recevoir les différents opérateurs en activité à Paris avec Emmanuel Gregoire, le premier adjoint en charge de l'urbanisme, de l'architecture, du Grand Paris, des relations avec les arrondissements et de la transformation des politiques publiques. Pour les deux hommes, le compte n'y est pas :
“Avec Emmanuel Grégoire, nous avons reçu les opérateurs de trottinettes en freefloating car le compte n'y est pas : trottinettes garées n'importe où, incertitude sur le bilan environnemental, accidents, report modal peu intéressant, non-respect du code de la route…”, écrit-il sur le réseau social.
A ses yeux, la situation actuelle exige de remettre en question l'autorisation des opérateurs de trottinettes électriques d'exercer à Paris. “A 5 mois du renouvellement des contrats, nous nous posons la question de continuer ou d'arrêter ici avec le modèle de freefloating pour les trottinettes. Les opérateurs sont-ils capables de réagir et vite ? C'est ce que nous leur avons demandé”, assure-t-il.
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Avec @egregoire nous avons reçu les opérateurs de trottinettes en freefloating car le compte ni est pas : trottinettes garées n'importe où, incertitude sur le bilan environnemental, accidents, report modal peu interessant, non respect du code de la route… (1/3)
— David Belliard (@David_Belliard) September 29, 2022
Un mois pour trouver des solutions, pas plus
Précision de taille, l'élu ne compte pas donner autant de temps aux opérateurs comme Lime, Dott ou Tier. En effet et comme il a précisé, la mairie tranchera dans un mois maximum : “Si finalement, les points négatifs (lex externalités négatives) sont plus nombreux que les avantages, alors la décision sera simple : nous mettrons fin à ce modèle. Décision dans un mois max”.
Voilà qui a le mérite d'être clair. Vous l'aurez compris, les différents opérateurs ont donc un mois pour essayer de trouver des solutions aux problème soulevés par David Belliard. Tier se dit notamment “très confiant dans sa capacité” à répondre aux exigences formulées. Selon un sondage publié par Bolt ce mercredi, 25 % des Parisiens utilisent régulièrement une trottinette, tandis que les opérateurs ont rappelé que le secteur représentait 800 emplois à Paris.
Néanmoins, ces données ne suffisent pas à occulter un chiffre dramatique : 236 accidents enregistrés à Paris lors du 1er semestre 2022 avec des engins de déplacement personnel motorisés (en hausse de 52% par rapport à la même période en 2021).