Le blocage des sites pirates prend de l’ampleur, Hollywood propose des règles encore plus strictes
Les grandes entreprises du cinéma veulent renforcer la lutte contre le piratage en ligne. Un nouveau projet de loi aux États-Unis pourrait imposer des blocages plus stricts. L’industrie du film partage déjà ses bonnes pratiques avec l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI).

Le piratage en ligne est une bataille sans fin pour l’industrie du divertissement. Pour lutter contre ce phénomène, plusieurs pays ont déjà adopté des mesures strictes. En France, la justice a récemment contraint OpenDNS à suspendre ses opérations pour empêcher les internautes de contourner les blocages imposés par les fournisseurs d’accès Internet. En Italie, le gouvernement a mis en place “Piracy Shield”, un système automatisé capable de bloquer l’accès aux sites illégaux en temps réel. Aux États-Unis, cette pratique n’est pas encore totalement adoptée, mais cela pourrait bientôt changer.
Un projet de loi nommé FADPA (Foreign Anti-Digital Piracy Act) vient d’être présenté aux États-Unis. S’il est adopté, il permettrait aux ayants droit de bloquer l’accès aux sites pirates opérant depuis l’étranger. Les fournisseurs d’accès à Internet et certains services en ligne seraient obligés d’appliquer ces restrictions. En parallèle, l’Association du cinéma américain (MPA) partage ses meilleures pratiques avec l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) pour encourager un renforcement des mesures à l’échelle mondiale.
Hollywood veut des blocages plus efficaces contre les sites de piratage
La MPA, qui représente des studios comme Disney, Warner Bros et Universal, estime que le blocage des sites pirates est une solution efficace. L’organisation met en avant cinq recommandations pour améliorer ces mesures. D’abord, le ciblage doit être précis : seuls les sites dédiés au piratage doivent être bloqués pour éviter les erreurs. Ensuite, les fournisseurs d’accès doivent pouvoir choisir la meilleure méthode pour limiter les abus tout en respectant la liberté d’expression. La transparence est également mise en avant : les utilisateurs doivent savoir qui a ordonné le blocage et pourquoi.
La MPA souhaite aussi que les blocages soient dynamiques. Certains sites pirates changent régulièrement d’adresse ou d’IP pour contourner les interdictions. L’organisation propose donc des outils capables de mettre à jour les blocages en temps réel. Enfin, elle mise sur l’automatisation, avec des systèmes capables de détecter rapidement de nouveaux sites illégaux. Ces propositions sont destinées à convaincre les législateurs et les fournisseurs d’accès de soutenir des mesures plus strictes. Reste à savoir si le public acceptera ces restrictions, qui risquent de relancer le débat sur la liberté d’accès à Internet.
Source : OMPI