Le malus écologique bientôt étendu aux voitures électriques trop lourdes ?
Le gouvernement n’en a pas fini avec le malus écologique. Alors que cette taxe a déjà rapporté des sommes record en 2024, des sénateurs proposent d’élargir son champ d’application aux voitures électriques les plus imposantes. Une mesure qui pourrait bouleverser le marché.
Le malus écologique, instauré en 2022, est devenu une véritable manne financière pour l’État. En 2024, ses recettes ont explosé, atteignant 737 millions d’euros rien qu’au premier semestre, contre 379 millions sur la même période l’année précédente. Cette hausse est le fruit d’un abaissement progressif des seuils de poids et d’émissions de CO2, qui permet de toucher un plus grand nombre de véhicules. Désormais, les sénateurs souhaitent aller encore plus loin en ciblant les voitures électriques trop lourdes, jusque-là épargnées par cette taxe.
Actuellement, les voitures électriques bénéficient d’une exonération du malus au poids, une mesure censée encourager leur adoption. Mais un amendement adopté par les sénateurs prévoit de les intégrer à ce dispositif, avec un abattement de 700 kg pour ne pas pénaliser les modèles plus légers. Concrètement, seules les voitures dépassant 2 300 kg seraient concernées, principalement des SUV électriques de grande taille, souvent produits par des marques étrangères. Pour Christine Lavarde, sénatrice LR, cette proposition vise à envoyer un message clair : les véhicules très lourds, même électriques, ont un impact environnemental important.
Les sénateurs veulent taxer les SUV électriques pour réduire leur impact écologique
La proposition divise. D’un côté, les partisans de cette mesure estiment qu’elle pourrait inciter les conducteurs à privilégier des véhicules plus compacts et moins gourmands en ressources. De l’autre, le gouvernement s’y oppose, arguant que taxer les électriques pourrait freiner leur adoption, un objectif central de sa politique écologique. En parallèle, l’abattement de 100 kg accordé aux hybrides simples, initialement prévu pour disparaître en 2025, a été prolongé d’un an, témoignant de la prudence des autorités face à ces changements fiscaux.
Ces amendements, bien qu’adoptés par le Sénat, risquent d’être annulés si le gouvernement utilise l’article 49.3 pour faire passer son budget sans vote parlementaire, une possibilité jugée très probable. Toutefois, ce débat reflète une préoccupation croissante face à l’empreinte écologique des SUV électriques imposants, souvent critiqués pour leur poids et leur fabrication énergivore. En 2025, alors que les seuils du malus CO2 continueront de baisser, le marché devra s’adapter à ces nouvelles contraintes qui pourraient changer les priorités des acheteurs.
Source : autoactu