Le prix de l’iPhone va-t-il vraiment exploser à cause des taxes douanières ? On fait le point
Et si le prochain iPhone coûtait le prix d’une petite voiture ? Les rumeurs s’emballent, mais certains experts tempèrent : Apple aurait plus d’un tour dans son sac pour éviter la catastrophe. Sortez votre porte-monnaie… mais pas de panique.
Alors que les nouveaux tarifs douaniers de l’administration Trump font trembler les marchés, les spéculations sur le prix des iPhone atteignent des sommets. Certains analystes évoquent des modèles à 3 500 dollars, mais des voix contradictoires rappellent qu’Apple maîtrise l’art de l’esquive financière. Décryptage d’une crise qui pourrait finalement bien rester sous contrôle.
Mercredi 9 avril, les États-Unis appliquent des taxes d’importation massives : +54 % sur les produits chinois, où sont assemblés 90 % des iPhone. Une mesure qui, selon Rosenblatt Securities, pourrait faire bondir le prix de l’iPhone 16e de 599 dollars à 850 dollars, et celui du 16 Pro Max 1 To de 1 599 dollars à 2 280 dollars. De quoi donner des sueurs froides aux fans d’Apple. Pourtant, Mark Gurman, journaliste chez Bloomberg, reste sceptique face à ces scénarios catastrophe.
Apple aurait une solution pour éviter les hausses démesurées
Pour Gurman, un iPhone à 3 500 $ relève du « pur clickbait ». Dans sa newsletter Power On, il liste les leviers dont dispose la firme pour amortir le choc : négocier des rabais avec ses fournisseurs, réduire ses marges bénéficiaires (actuellement autour de 45 %), ou ajuster discrètement ses prix. Autre atout majeur : un stock stratégique de produits déjà acheminés aux États-Unis, exemptés des nouvelles taxes. De quoi gagner quelques mois avant une éventuelle hausse.
La diversification de la chaîne logistique jouera aussi un rôle clé. Si l’Inde et le Vietnam (taxés respectivement à 32 % et 46 %) ne peuvent remplacer la Chine du jour au lendemain, Apple accélère depuis des mois ses implantations locales. Une usine à 1,4 milliard de dollars vient d’ouvrir à Hosur, en Inde, tandis que le Vietnam assemble déjà des AirPods. Objectif : réduire la part chinoise sous les 70 % d’ici 2026.
En coulisses, la firme négocierait des exemptions ciblées avec le gouvernement américain, notamment sur certains composants. Une pratique courante sous Trump, comme en 2020 lors de la guerre commerciale contre Huawei. Autre piste : le Brésil, où les taxes ne s’élèvent qu’à 10 %. Apple y possède déjà des lignes d’assemblage pour les iPhone 15, et pourrait étendre sa production.
Reste la question des consommateurs. Si Dan Ives, analyste chez Wedbush, prédit une envolée des prix dès mai, Angelo Zino (CFRA Research) estime qu’Apple limitera la hausse à 5-10 %. La firme pourrait aussi lisser les coûts à l’international, en répercutant une partie des taxes sur les marchés européens ou asiatiques. Une stratégie risquée, mais possible sur le court terme.
Une course contre-la-montre en Bourse
À Wall Street, l’incertitude fait mal. L’action Apple a plongé de 15 % en une semaine, effaçant 450 milliards de dollars de sa valorisation. Les investisseurs redoutent un ralentissement des ventes si les prix grimpent trop. Pourtant, Gurman rappelle qu’Apple a les moyens d’absorber une partie des coûts, surtout sur les modèles Pro, où les marges sont les plus juteuses.
La balle est désormais dans le camp de Tim Cook. Va-t-il annoncer une hausse lors de la prochaine keynote ? Rien n’est moins sûr. Pour rappel, Apple a déjà annoncé la date de sa prochaine conférence, la WWDC 2025, et celle-ci se tiendra dès le 9 juin prochain, quelques jours après la sortie de la Nintendo Switch 2.
Pour rappel, en 2019, face à des taxes similaires, Apple avait préféré rogner ses marges plutôt qu’augmenter ses prix. Un choix payant : les ventes d’iPhone avaient progressé de 7 % l’année suivante. En attendant, les fans peuvent respirer : un iPhone à 3 500 dollars, ce n’est clairement pas pour tout de suite, à moins évidemment que l’entreprise lance le fameux iPhone pliable, qui fait déjà beaucoup parler de lui.