Le Sénat propose de censurer les réseaux sociaux en 2 heures en cas de manifestations violentes

Après plusieurs nuits de violence suite à la mort de Nahel, le gouvernement s’enfonce encore plus dans l’accusation des réseaux avec un nouvel amendement déposé par le sénateur Patrick Chaize (LR). Ce dernier demande à ce que les autorités puissent censurer les comptes qui relaient des informations sur les manifestations en seulement 2 heures.

manifestation
Crédits : 123rf

Les réactions ne s’étaient pas fait attendre lorsqu’Emmanuel Macron a pointé du doigt les réseaux sociaux et les jeux vidéo pour expliquer les affrontements violents en cours entre jeunes et forces de l’ordre, suite à la mort Nahel, adolescent de 17 ans tué par un policier. Malgré la forte opposition, le gouvernement semble convaincu de sa théorie.

Un nouvel amendement, partagé par la journaliste Laura Kayali sur son compte Twitter, est dans la droite lignée de cette rhétorique. Déposé par le sénateur Patrick Chaize (LR), l’amendement demande de pouvoir « retirer ou bloquer l’accès des contenus, dans un délai de deux heures […], incitant de façon manifeste aux émeutes, à la violence contre les personnes dépositaires de l’autorité publique, à la dégradation des bâtiments ou des installations publics ou à l’intrusion en leur sein. »

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Vers une censure des réseaux sociaux lors des manifestations ?

Cet amendement fait suite à la censure très médiatisée du compte Twitter Cerfia, qui partage de nombreuses vidéos des affrontements depuis la mort de Nahel, qui a été sommé par le ministère de l’Intérieur de « calmer un peu les choses » afin « d’apaiser la situation » selon Pierre Delcombel, co-fondateur du compte. Cette fois, Patrick Chaize prévoit une lourde sentence en cas de refus des comptes visés : un an d’emprisonnement et 250 000 € d’amende.

« Face à la passivité des réseaux sociaux, une réponse plus ferme est nécessaire », justifie le sénateur LR, qui pointe du doigt ce qu’il estime être des « effets amplificateurs » des diverses images et informations partagées par les internautes. Ce n’est pas la première fois qu’une telle proposition est faite devant le Parlement. Il y a quelques années, la loi Avia avait déjà tenté d’imposer une censure des réseaux sociaux sous 24 heures. Le Conseil constitutionnel avait toutefois refusé de donner suite.


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