Le trafic internet en Europe est perturbé par des attaques sous-marines
Près d'un quart du trafic internet entre l'Asie, l'Europe et le Moyen-Orient est actuellement perturbé après la rupture de plusieurs câbles sous-marins en mer Rouge. Washington accuse les rebelles Houthis, une faction soutenue par l'Iran, d'être à l'origine de ces destructions.
Dans un contexte de tensions toujours plus exacerbées en mer Rouge, les exactions des rebelles Houthis auraient provoqué des perturbations exceptionnelles sur le trafic internet vers l'Asie, l'Europe et le Moyen-Orient. D'après nos confrères du site cysecurity.news, la rupture de plusieurs câbles sous-marins a entravé environ 25% du trafic internet vers ces régions du globe.
Washington accuse les rebelles Houthis
Selon Washington, la destruction de ces câbles seraient une conséquence directe de l'attaque menée contre l'ancre du Rubymar à la mi-février 2024 par les rebelles Houthis. Pour rappel, cette faction soutenue par l'Iran a multiplié les actions hostiles dans cette région, notamment depuis le début de la guerre entre Israël et la Palestine.
Ce groupe a notamment attaqué plusieurs navires marchands qui circulaient dans cette zone. On se souvient par exemple de la prise de contrôle spectaculaire d'un navire-cargo appartenant à un homme d'affaires israélien en novembre 2023. Cette situation a contraint de nombreuses entreprises à contourner la Mer Rouge en passant notamment par l'Afrique du sud, ce qui a impacté fatalement les chaînes d'approvisionnement. Voilà pourquoi Tesla a par exemple stoppé la production au sein de la Gigafactory de Berlin pendant quelques jours. Volvo avait également pris une décision similaire dans son usine belge de Gand.
De son côté, le chef des rebelles Houthis Abdel Malek al-Houthi a nié ces allégations, reportant au passage la faute sur les forces armées britanniques et américaines en activité dans la région. En attendant de trouver le coupable, quatre grands réseau de télécommunications, dont HGC Global Communications (Hong Kong), ont confirmé que des câbles ont été coupés et s'évertuent actuellement à réacheminer le trafic et à fournir une assistance aux entreprises concernées par ces perturbations.
Les réparations se font toujours attendre
Selon Seacom, société de télécoms basée en Afrique et propriétaire de certains câbles visés, les réparations ne pourront pas commencer avant un mois au moins, en partie à cause des délais pour obtenir les permis d'exploitation dans la région. Parmi les réseaux concernés, on trouve notamment les infrastructures Asie-Afrique-Europe 1, un système de câbles de 25 000 km reliant l'Asie du Sud-Est au Vieux Continent via l'Egypte. Le réseau Europe India Gateway a aussi subi des dommages.
D'après certains spécialistes, cette situation inédite pourrait être à l'origine des pannes signalées sur les services de Meta et de Google en début de semaine. Mais cela reste à prouver pour l'heure. Quoi qu'il en soit, cet évènement met en exergue la vulnérabilité de notre infrastructure de communication mondiale interconnectée.