Le Wi-Fi peut servir à voir à travers les murs, la vision de Superman bientôt à portée de tous
Des chercheurs ont réussi à voir des objets et lire des lettres à travers les murs en utilisant des signaux Wi-Fi. Une technologie révolutionnaire qui fascine autant qu'elle effraie.
Voilà une expérience scientifique qui pourrait bien marquer un tournant dans l'histoire des nouvelles technologies (pas si nouvelles que ça d'ailleurs). Imaginez : vous activez une machine dotée d'un écran, vous la pointez vers un mur, et les objets qui se trouvent derrière s'affichent progressivement. Digne de la vision rayons X de Superman non ? Et bien des scientifiques y sont parvenus. Pour y arriver, ils ont utilisé… des signaux Wi-Fi, tout simplement.
Le système est le suivant. Trois émetteurs Wi-Fi achetés dans le commerce envoient des signaux dans une pièce. De l'autre côté du mur, des récepteurs sont montés sur une machine sans pilote qui simule une grille de réception Wi-Fi alors qu'elle se déplace. Les récepteurs mesurent la puissance du signal et cette dernière est utilisée pour former les images. L'ensemble se base sur la théorie géométrique de la diffraction de Keller. Sans entrer dans les détails, c'est elle qui permet d’interpréter ce qui pourrait se trouver derrière le mur.
Les signaux Wi-Fi permettent de voir des objets à travers les murs
Les chercheurs ont ainsi réussi à lire le mot “BELIEVE” écrit de l'autre côté d'une cloison, les lettres étant révélées une par une. Cela n'a l'air de rien, mais on pensait que lire l'alphabet anglais à travers un mur grâce aux signaux Wi-Fi était impossible. La faute aux détails complexes du lettrage. Les scientifiques sont aussi parvenus à voir les contours des objets que contenait la pièce de test. L'équipe précise qu'elle a utilisé la norme Wi-Fi 802.11n, aussi appelée Wi-Fi 4, mais peut faire fonctionner son système avec le Wi-Fi 6 ou le Wi-Fi 7.
La technologie pourrait être utilisée pour de l'analyse de foule ou l'identification d'individus par exemple, sans que les personnes concernées ne le sachent bien sûr. Un point important qui soulève la question des dérives possibles d'une telle avancée. Détournée, elle servirait aux cybercriminels voire aux autorités un peu trop zélées. Il est bien sûr trop tôt pour une généralisation du procédé, mais il faudra nécessairement penser à ces implications à mesure qu'il s'améliore.
Source : TechRadar