Les batteries des voitures électriques font exploser le prix des assurances, voici pourquoi
Dans une récente étude menée par Thatcham Research, le cabinet dévoile pourquoi le manque de données sur les batteries endommagées fait envoler les prix pour assurer une voiture électrique.
Tchatcham Research, un cabinet d'études britannique spécialisé sur les risques automobiles, vient de publier une étude édifiante sur les voitures électriques. Plus précisément, l'institut a cherché à savoir pourquoi les prix pratiqués par les assureurs étaient toujours plus élevés sur les modèles wattés.
Selon leurs conclusions, le manque de données détaillées sur les batteries des VE est un problème majeur pour les compagnies d'assurance, qui n'hésitent pas dans certaines situations à mettre à la casse des véhicules qui ont pourtant subi des dommages bénins.
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Des voitures qui filent à la casse, faute de données sur les batteries
Dans ce rapport, le cabinet pointe du doigt “un manque préoccupant de solutions de réparations abordables ou disponibles et de diagnostics post-accident”. En effet, de nombreux assureurs britanniques interrogés pour l'occasion se sont plaints de n'avoir aucun moyen technique de réparer ou d'évaluer l'état d'une batterie après un accident, même mineur. Ce qui les oblige dans une majorité de cas à déclarer un véhicule (parfois avec un faible kilométrage) comme épave.
Résultat, ce phénomène provoque une augmentation des prix des forfaits. Comme l'a révélé une étude publiée en mars 2023, les batteries peuvent représenter la moitié du coût total d'un véhicule électrique. Pire encore, Tchatcham Research a constaté qu'une batterie de remplacement coûte généralement plus cher que le prix d'occasion d'un VE après seulement un an, ce qui rend l'opération très peu rentable.
Des sinistres 25 % plus chers pour les voitures électriques
Pour vous donner un ordre d'idée, alors que les voitures électriques représentent seulement 1,65 % des véhicules en circulation en Grande-Bretagne, les sinistres liés aux VE sont en moyenne 25,5 % plus chers que ceux liés à des modèles thermiques. En outre, la durée des réparations est plus longue, de l'ordre de 14 %.
D'après Adrian Watson, responsable de la recherche en ingénierie chez Thatcham, “dans un monde idéal, les assureurs pourraient prendre des décisions éclairées sur la réparation ou la mise à la casse d'un VE en se basant sur l'accès aux données relatives à leur état de santé après un accident”.
“En réalité, ce n'est pas la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement. Les diagnostics dont nous disposons ne nous permettent pas de connaître réellement l'état de la batterie”, a-t-il déclaré à nos confrères de Reuters. Par ailleurs, le spécialiste pointe également du doigt les conditions difficiles pour conserver des voitures électriques accidentées. En effet et en raison du risque d'incendie des batteries, il est impératif de stocker les VE endommagés à une distance d'au moins 15 mètres d'autres objets. Ce qui impose l'utilisation de très, très grands espaces.