Les blocages anti-piratage en France et en Italie provoquent des erreurs qui inquiètent les géants de la tech

Des entreprises technologiques américaines s’inquiètent des blocages anti-piratage mis en place dans certains pays, comme la France. Dans un rapport soumis aux autorités locales, elles dénoncent des risques de censure, des coûts techniques élevés, et des perturbations pour le commerce en ligne autour du monde.

Crédit : 123rf

Dans le cadre du rapport annuel du United States Trade Representative (USTR) sur les obstacles au commerce extérieur, plusieurs entreprises du secteur technologiques, dont Google, Amazon, et Cloudflare, se sont exprimées sur les effets des politiques de blocage anti-piratage. Ces derniers, qui ciblent souvent les sites web non conformes aux lois locales, visent à réduire le piratage mais peuvent aussi entraîner des effets collatéraux préoccupants pour l’accès à l’information et les échanges numériques à l’international.

La coalition de ces entreprises, nommée Internet Infrastructure Coalition (I2Coalition), avertit que ces initiatives de blocage menacent la neutralité des infrastructures numériques. Elles s’étendent progressivement à divers services, comme les fournisseurs DNS, les réseaux de distribution de contenu (CDN) et même les VPN, avec des impacts croissants pour les utilisateurs. En France et en Italie, des systèmes de blocage comme le Piracy Shield, imposent aux entreprises un blocage systématique des sites piratés sans procédure de contrôle indépendante. Ceci entraîne bien souvent des interruptions de services pour des utilisateurs légitimes.

Les blocages anti-piratage en France et en Italie freinent le commerce en ligne

En Italie, le programme du Piracy Shield a récemment bloqué des adresses IP utilisées par Cloudflare, rendant plusieurs sites légitimes inaccessibles, et même Google Drive a été brièvement affecté. La coalition souligne que de tels blocages entraînent des erreurs qui affectent de nombreuses entreprises sans lien avec le piratage. En France, une ordonnance de blocage a exigé que Google, Cloudflare, et Cisco bloquent des sites pirates en modifiant le DNS, sans consultation ni délai d’appel, poussant OpenDNS à suspendre ses services chez nous.

I2Coalition invite l’USTR à encourager des solutions plus équilibrées pour réduire les impacts négatifs sur le commerce numérique et éviter une fragmentation d’Internet. Selon la coalition, ces blocages techniques manquent de contrôles et imposent des coûts élevés aux entreprises. Elle préconise un travail de collaboration pour défendre un Internet ouvert et sécurisé, où des normes internationales seraient mises en place pour garantir un accès fluide et une protection contre les abus liés au piratage.

Source : Rapport annuel du United States Trade Representative 2025

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