Les câbles sous-marins peuvent servir de détecteur de tsunamis et de séismes
Des sismologues ont découvert un moyen d’utiliser les câbles de télécommunication pour détecter les séismes et les tsunamis. Ce nouveau système s’appuie sur le réseau existant de câble en fibre optique. Il n’y a donc pas de matériel spécifique à installer, ce qui en fait une solution peu couteuse rapide à déployer.
Vous le savez certainement : le trafic Internet mondial est supporté à 90 % par des câbles sous-marins. C’est ce que les opérateurs de réseau appellent le « Backbone » (qui veut dire « colonne vertébrale » en français). Ces câbles sont en fibre optique et font transiter des gigaoctets de données chaque seconde entre les continents. Ces câbles couvrent les océans et les mers tout autour du globe (avec quelques exceptions).
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Très bientôt, ces câbles ne serviront plus uniquement à transiter de la donnée entre les continents. En effet des sismologues ont découvert qu’il était possible d’utiliser le réseau de câble sous-marin pour détecter les perturbations sismiques et donc les risques de tremblement terre et de tsunami. Une détection qui se veut plus rapide et plus précise qu’avec les systèmes de détection actuels.
Les perturbations de la lumière détectent les séismes
Comment ça marche ? Le principe est relativement simple. Les données transitent dans une fibre optique grâce au passage de la lumière. Les impulsions de lumières sont « polarisées ». Si le câble ne bouge pas, la polarité des impulsions n’est pas perturbée. Si le câble bouge, des perturbations apparaissent. C’est l’analyse de ces perturbations qui permettent de mesurer si un séisme a eu lieu. Chaque seconde, une vingtaine de mesures sont réalisées sur un câble. Puisque l’information transite à la vitesse de la lumière (au sens propre), elle va plus vite qu’un tremblement de terre (qui va, au mieux, à la vitesse du son), donnant ainsi le temps aux équipes de prévention de se préparer.
Ce système a été développé par les sismologues de l’institut d’étude américain Caltech, en collaboration avec Google. Il est en test depuis près d’un an sur un câble de fibre optique faisant la liaison entre Los Angeles et Valparaiso, une ville portuaire au Chili. Durant les neuf mois de test, 20 événements sismiques ont été détectés, dont un tremblement de terre de magnitude 7.7 sur l’échelle de Richter au large de la Jamaïque.
Google, dont le siège est situé à Mountain View, près de San Francisco, est, comme toutes les firmes de la Silicon Valley, particulièrement sensibilisée aux problèmes de tremblements de terre. La firme a développé plusieurs outils permettant d'informer le plus rapidement possible les utilisateurs d'un séismes à l'aide d'une notification via Android.
Une solution facile et rapide à déployer
Le système développé par Caltech et Google a de nombreux avantages. D’abord, il s’appuie sur le réseau de câbles sous-marins existants. Il n’est donc pas nécessaire d’installer de nouveaux câbles hormis pour densifier le réseau. Ensuite, il ne nécessite pas l’installation de matériels spécifiques. Tout se passe au niveau de l’analyse des perturbations du signal. Son exploitation pour prévenir les séismes est donc peu couteuse. Il s’agit donc d’une belle avancée. Il faudra bien évidemment l’améliorer afin d’analyser plus finement ces perturbations et réduire les faux positifs, comme le passage d’un bateau par exemple. Pour cela, les ingénieurs exploiteront l’intelligence artificielle.
Source : Caltech