Les États-Unis veulent lancer des armes en orbite, faut-il s’inquiéter ?
Et si la prochaine guerre froide se passait en orbite ? Les États-Unis planchent sur des armes spatiales, mais entre débris et tensions géopolitiques, faut-il s’en mordre les doigts ?

L’US Space Force, la branche spatiale de l’armée américaine, a annoncé vouloir déployer des armes en orbite pour contrer les « menaces » étrangères. Une première depuis le traité de l’espace de 1967, qui interdit les armes nucléaires hors de l’atmosphère. Le général Stephen Whiting évoque des « intercepteurs orbitaux » pour assurer la supériorité spatiale face à la Chine, accusée de développer ses propres technologies militaires à « vitesse vertigineuse ».
Un discours qui rompt avec des décennies de retenue, justifié par la course aux armements spatiaux. Mais entre risques de collisions et escalade géopolitique, l’initiative fait grincer des dents.
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Course aux armements ou nécessité stratégique ?
Selon Whiting, Pékin accélère le déploiement d’armes terrestres et orbitales, menaçant les satellites américains. « Nous avons besoin de ces technologies pour dissuader un conflit », assure-t-il, tout en rêvant de colonies sur Mars. Un paradoxe qui interroge : comment concilier militarisation et exploration pacifique ?
Le danger immédiat ? Les débris. Avec plus de 100 millions de fragments en orbite, chaque collision risquerait de générer des nuages de déchets, rendant l’espace impraticable (syndrome de Kessler). D’ailleurs, l’ESA a de nouveau tiré l’alarme sur le sujet il y a quelques jours seulement. En 2024, l’explosion d’une fusée chinoise a déjà ajouté des centaines de débris. Des armes orbitales pourraient aggraver le phénomène en détruisant des satellites entiers.
Pourtant, l’US Space Force insiste : il s’agit de protéger les intérêts américains, pas de provoquer une guerre. Les « intercepteurs » serviraient à neutraliser des cibles hostiles sans utiliser de nucléaire. Une logique défensive… qui pourrait entraîner une surenchère.
Comment pourrait réagir la Chine, la Russie, ou l’Europe ? Le traité de 1967, déjà fragile, résistera-t-il à cette nouvelle ère ? Une chose est sûre : l’espace n’est plus un sanctuaire. On espère que ce dernier ne deviendra pas un champ de bataille, car cela pourrait fortement ralentir l’exploration spatiale.