Les futures taxes sur les voitures électriques chinoises inquiètent les constructeurs européens, voici pourquoi
Pour protéger l’industrie européenne, l’UE a décidé d'instaurer des droits de douane supplémentaires sur les importations de véhicules électriques chinois. On s’en doutait, Pékin s’insurge et menace de répliquer.
Depuis plusieurs mois, des doutes subsistaient sur les subventions massives accordées par Pékin à ses constructeurs automobiles. Ces soupçons ont été confirmés par une enquête de la Commission européenne. Jusqu'à présent, les véhicules électriques chinois étaient taxés à hauteur de 10 % à leur entrée dans l'Union européenne. Face à la concurrence jugée déloyale, Bruxelles a décidé d'augmenter ces taxes.
Pour contrer cette situation, la Commission européenne a décidé d'imposer des droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques chinois. Après neuf mois d'enquête, des taxes supplémentaires de 17,4 % à 38,1 % seront ajoutées aux droits de douane existants, soit un total de 27,4 % à 48,1 %. Cette mesure vise à compenser les subventions jugées excessives et à rétablir une concurrence équitable.
Les constructeurs allemands exportent plus de 40 % de leurs véhicules en Chine
Les nouveaux taux toucheront plusieurs grands constructeurs chinois. BYD, le leader mondial des véhicules électriques, sera taxé à 17,4 %, tandis que Geely, le propriétaire de marques comme Polestar et Volvo, fera face à une taxe de 20 %. SAIC, qui est la maison mère de MG, subira la plus forte augmentation avec une taxe de 38,1 %. Pour les autres marques chinoises, un droit moyen de 21 % sera appliqué. Ces mesures entreront en vigueur provisoirement le 4 juillet et pourraient devenir définitives en novembre 2024.
Bruxelles espère que ces mesures permettront de protéger les constructeurs européens et de maintenir les emplois dans le secteur automobile, qui emploie 14,6 millions de personnes en Europe.
Toutefois, cette décision a suscité des débats au sein de l'UE, certains pays craignant des représailles économiques. La Chine a aussi réagi en dénonçant une mesure « purement protectionniste » via un communiqué de son ministère du Commerce. Pékin menace de riposter en prenant des mesures contre des produits européens, notamment le vin et le cognac.
De plus, les constructeurs automobiles européens, en particulier les Allemands, sont inquiets. Des marques comme Audi, BMW, Mercedes et Volkswagen réalisent près de 40 % de leurs ventes en Chine. L'augmentation des taxes pourrait entraîner des représailles sur ces derniers.