Les jeux vidéo seraient plus efficaces qu’une séance chez le psychologue

Les jeux vidéos sont-ils bons pour notre santé mentale ? Des chercheurs de la prestigieuse université d'Oxford répondent par l'affirmatif, après avoir mené une étude sur des joueurs d'Animal Crossing New Horizons et Plants vs Zombies : Battle for Neighborville. 

jeu video etude
Crédits : Unsplash

Les jeux vidéo ont toujours été la source de débats houleux et endiablés. Les jeux vidéos rendent-ils violents ? Les jeux vidéo sont-ils des drogues ? Les jeux vidéo remplacent-ils progressivement la TV et la lecture ? Pour autant, les jeux vidéo n'ont pas que de mauvais côtés, au grand dam de leurs détracteurs.

Les jeux vidéo sont par exemple de formidables outils thérapeutiques. On se souvient d'Endeavor RX, le premier jeu vidéo prescrit aux enfants atteints de troubles de l'attention. Plusieurs études ont prouvé que la pratique régulière des jeux de tir augmentait de manière drastique les réflexes.

Et en ce lundi 16 novembre 2020, nous apprenons que des chercheurs de la prestigieuse université britannique d'Oxford ont décidé de se pencher à leur tour sur les effets des jeux vidéo sur notre santé mentale. Ne ménageons pas le suspens, pour Andrew Przybilski, directeur de cette étude, les jeux vidéo ont des bienfaits insoupçonnés sur notre morale. 

Animal Crossing, une source de bien-être indéniable

Pour mener leurs recherches, ces scientifiques se sont intéressés aux joueurs d'Animal Crossing New Horizons, le dernier carton de Nintendo sorti durant le premier confinement, et de Plants vs Zombies : Battle for Neighborville, un jeu d'action multijoueur développé par EA. Grâce aux modes en ligne disponibles dans ces deux jeux, les chercheurs ont pu récolter des données précises sur le temps de jeu. 

Les précédentes études réalisées sur le jeu vidéo se concentraient sur des données approximatives, des temps de jeu donnés à la louche par les joueurs eux-mêmes. “Avec cette étude, il s'agit de prouver que les jeux ont leur intérêt dans la recherche en psychologie. C'était une quête pour savoir si les données collectées par les éditeurs de jeux pouvaient être utiles à la recherche universitaire et les politiques de santé publique“, explique Andrew Przybilski.

Au début de l'étude, le chercheur en chef a été étonné de voir à quel point les éditeurs de jeux avaient peu de données statistiques sur les joueurs, et à quel point les études précédentes étaient fondées sur un très faible nombre de données concrètes. “Notre étude montre que si vous jouez quatre heures à Animal Crossing, vous êtes bien plus heureux […] Je suis certain qu'en poursuivant nos recherches, nous apprendrons de nouvelles choses au sujet des aspects soi-disant “toxiques” du jeu vidéo”, assure le scientifique.

Le chercheur tient toutefois à nuancer ses résultats. Il précise que l'attitude adoptée envers un jeu peut avoir un impact positif ou négatif sur notre santé mentale. Il s'agit de l'opposition entre “plaisir intrinsèque” et “plaisir extrinsèque” :

  • Dans le premier cas, un joueur joue pour le plaisir, parce qu'il aime ce jeu et qu'il en a envie tout simplement
  • Dans le second cas, le joueur va jouer en raison d'une motivation extérieure à sa propre volonté (pour gagner sa vie dans le cas des joueurs pro, ou bien pour obtenir une récompense d'une quête ou d'un évènement temporaire, pour faire plaisir à un ami, etc.)

Concernant cette dernière catégorie, le jeu vidéo peut effectivement avoir un effet néfaste sur le moral, et ce en raison de plusieurs facteurs comme une difficulté trop élevée (coucou Dark Souls), des mécaniques de jeu complexes et nombreuses ou encore une communauté de joueurs toxiques.

dark souls 3
Dark Souls 3 est réputé pour sa difficulté et son exigence / Crédits : From Software

Quoi qu'il en soit, les chercheurs espèrent que d'autres études seront réalisées sur le sujet, avec la même attention apportée aux données statistiques. “Vous avez des organismes importants, comme l'Organisation mondiale de la Santé et le NHS (ndrl : National Health Service), qui accordent de l'attention et des ressources à quelque chose sur laquelle il n'y a absolument aucune donnée. Et c'est choquant pour moi, ce risque qu'ils prennent, de se retourner et de dire : Hey, ce truc que font 95% des adolescents (ndrl : le jeu vidéo) ? Oui, c'est une dépendance, et non, nous n'avons pas de données pour le prouver. Cela n'a aucun sens”, dénonce Andrew Przybylski.

Pour rappel, l'OMS a reconnu officiellement le trouble du jeu vidéo. Dès le 1er janvier 2022, l'addiction aux jeux vidéo sera intégrée à la Classification internationale des maladies.

Source : The Guardian


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