Les livraisons régulières entre la Terre et la Lune, c’est pour bientôt

Une mission spatiale en route vers la Lune pourrait être la première pierre d'une route imaginaire entre la Terre et la Lune, via laquelle des livraisons auraient lieu régulièrement.

Livraisons entre la Terre et la Lune
Crédits : 123RF

En attendant de partir habiter sur Mars, que ce soit dans la ville imaginée par Elon Musk ou une autre, nous avons les yeux tournés vers la Lune. D'ici 15 ans au maximum, le satellite naturel de la Terre accueillera la première colonie humaine de son histoire. Un objectif ambitieux qui n'est pas sans poser de nombreux problèmes logistiques. On réfléchit déjà à la construction de maisons via impression 3D à l'aide d'un béton sans eau, où encore à la possibilité d'élever du poisson pour nourrir les astronautes en résidence permanente par exemple.

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Tous ces projets avancent bien, mais ils ont tous un point commun qui, s'il n'est pas réglé en amont, risque fort de mettre en péril les ambitions de la NASA. Contrairement à un déménagement entre deux villes, transporter des affaires entre la Terre et la Lune ne se fait pas en louant un camion et en suivant le GPS. Si l'agence américaine s'occupe d'envoyer des équipages sur la Lune, elle délègue cette question à des compagnies privées. Parmi elles se trouve Firefly Aerospace au Texas, et sa mission Blue Ghost 1 a une importance capitale.

Des livraisons entre la Terre et la Lune auront lieu régulièrement dans un futur proche

Lancée le 15 janvier dernier, elle a la lourde tâche de démontrer qu'un système de livraisons entre la Terre et la Lune est possible. Actuellement en route vers cette dernière, l'atterrisseur Blue Ghost doit entrer dans son orbite, se poser sans encombre sur la zone appelée Mare Crisium, endurer les conditions extrêmes, déployer des équipements scientifiques et mener 10 expériences en tout. Rien que ça. En admettant que l'opération se déroule sans encombre, Blue Ghost touchera le sol lunaire le 2 mars 2025.

Pôle sud de la Lune
Le pôle sud de la Lune, photographié par Blue Ghost 1 / Crédits : Firefly Aerospace

Entre autres choses, l'engin va mesurer la résistance des circuits aux radiations spatiales et prendre des photos d'une éclipse lunaire. Vous pouvez d'ailleurs admirer ses talents de photographe avec le cliché ci-dessus. Mais l'objectif global est bien d'imaginer une future route spatiale où se croiseront des vaisseaux, certains ravitaillant les habitants de la Lune, d'autres rapatriant sur notre planète des échantillons et autres matériaux exploitables chez nous. C'est d'ailleurs l'enjeu majeur de ce projet titanesque.

Que va-t-on acheminer de la Lune vers la Terre ?

On se doute qu'il y a un intérêt très concret à faire tout ça. Le principal est l'exploitation de l'hélium 3, un isotope stable de l'hélium que l'on ne trouve pas à l'état naturel sur Terre. Il est possible d'en créer des petites quantités, mais cela coûte très cher. En revanche, l'hélium 3 se dépose régulièrement dans le régolithe, la couche de poussière recouvrant la surface de la Lune. Beaucoup considèrent le matériau comme le carburant du futur, et certaines entreprises veulent même le miner pour le revendre.

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L'hélium 3 à plusieurs applications, de la fusion nucléaire à l‘imagerie médicale, en passant par l'informatique quantique. Assurer des stocks suffisants est donc une étape indispensable au développement de ces technologies. Bien sûr, il ne faut pas s'attendre à voir des fusées faire des allers et retours entre les 2 astres dès demain. Cela prendra plusieurs années, en espérant que la Lune sera toujours là quand nous serons enfin prêts.

Source : Wired


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