Les TV polluent plus que les smartphones, une étude le prouve

Les TV polluent davantage que les smartphones, avance une étude conjointe de l'ADEME et de l'Arcep. D'après un rapport remis au gouvernement, la fabrication de télévisions est responsable d'une importante partie de l'empreinte carbone du numérique en France. 

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Crédits : Glenn Carstens-Peters/Unsplash

Fin janvier 2022, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) et l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) ont mis en ligne une étude intitulée “empreinte environnementale du numérique en France”.

Ce rapport, à destination des membres du gouvernement français, vise à “mesurer l’empreinte environnementale du numérique en France et à identifier des leviers d’actions et des bonnes pratiques pour la réduire”. Tout d'abord, le rapport pointe du doigt l'urgence d'agir afin de limiter l'impact environnemental du secteur du numérique, qui risque d'augmenter de façon exponentielle d'ici 2040. Actuellement, le numérique ne représente cependant que 2,5% de l’empreinte carbone annuelle du pays.

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La production de TV est mauvaise pour l'environnement

L'étude affirme que les terminaux (TV, PC, smartphones, tablettes…) sont majoritairement responsables de l'empreinte carbone du numérique en France. “L’empreinte carbone du numérique est majoritairement liée aux terminaux, qui pèsent pour 79 % de l’empreinte”, met en garde le rapport. Les appareils sont suivis par les centres de données (plus de 16 %) et les réseaux (autour de 5 %).

Notez que c'est la fabrication des terminaux liés au numérique qui pollue le plus. “La phase de fabrication des équipements (terminaux, serveurs, box,…) représente 78 % du total alors que la phase d’utilisation représente 21 %”, explique l'étude. L'appareil le plus polluant du marché n'est autre que le téléviseur. Ceux-ci représentent 11 à 30% de la pollution générée par les appareils numériques.

Samsung TV QLED
Crédit : Samsung

D'après le rapport, l'importance de l'impact environnemental de la TV est le résultat de son omniprésence au sein des foyers français. La grande majorité des Français possèdent en effet une ou plusieurs télévisions dans leur domicile, y compris les plus âgés. De plus, le format des téléviseurs oblige les constructeurs à utiliser davantage de ressources. “La phase de fabrication concentre la majorité des impacts pour l’empreinte carbone et les ressources abiotiques naturelles (métaux et minéraux)”, résume le rapport.

Plus largement, les “écrans et équipements audiovisuels” s'avèrent plus polluants que les autres terminaux. L'ADEME et l'Arcep mettent surtout en exergue les vidéoprojecteurs, écrans de PC, écran de magasins ou autres panneaux d'affichage. Par contre, les box TV des opérateurs “représentent une part assez marginale de l’impact environnemental” du numérique.

Enceintes connectées French Days Amazon Echo, Google Nest

Sans grande surprise, l'impact environnemental des objets connectés, comme les montres connectées, les enceintes connectées ou les ampoules connectées, est encore négligeable. “Les équipements IoT représentent pour l’heure une part assez faible (moins de 7 %) de l’empreinte des terminaux”, estime le rapport, soulignant que la situation est appelée à évoluer dans les années à venir.

L'étude recommande d'acheter des smartphones reconditionnés

Par contre, l'impact environnemental des smartphones a été réévalué à la baisse. “Si l’impact des téléphones  est substantiel, il est loin d’être majoritaire”, précise le rapport gouvernemental. La taille des smartphones implique l'utilisation de moins de matériaux qu'un téléviseur.

French Days smartphones

Cependant, le cycle de renouvellement particulièrement court des smartphones joue en leur défaveur. La plupart des consommateurs changent plus souvent de téléphone que de TV. D'après une étude, 55% des consommateurs préfèrent désormais attendre entre 3 et 5 ans avant de changer de smartphone. L'absence d'innovation majeure pousse les utilisateurs à patienter plusieurs générations avant d'investir dans un nouveau téléphone.

L'ADEME et l'Arcep assure que “le poids de la phase de fabrication est souvent la principale source d’impact (supérieur à 80 %), ce qui confirme l’importance de politiques visant à allonger la durée d’usage des équipements numériques”. Pour réduire l'empreinte de la téléphonie mobile, le rapport recommande aux Français de ne pas acheter de smartphone neuf. Afin d'éviter les déchets électroniques, l'étude préconise de préférer les smartphones reconditionnés, ayant déjà été utilisés, aux smartphones qui viennent de sortir sur le marché.

Bonne nouvelle, de plus en plus de consommateurs se tournent déjà vers le marché du reconditionné. Le marché des téléphones d'occasion a grimpé de 4% en 2020, pendant la pandémie de Covid-19, avance une étude de Counterpoint, une société de recherche mondiale spécialisée dans les produits de l'industrie TMT (technologie, médias et télécommunications). Malheureusement, une loi entrée en vigueur fin 2021 risque de faire grimper les prix des appareils reconditionnés. La taxe sur la copie privée supprime en effet l’exonération de la redevance pour les smartphones reconditionnés.


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