Les voitures électriques peinent à s’imposer en Europe, les chiffres sont sans appel
L’Europe veut mettre fin aux voitures thermiques d’ici 2035, mais la réalité du terrain est bien différente. Malgré des incitations et des ventes en hausse, la part des véhicules électriques reste très faible sur les routes du continent.

L’électrification du parc automobile est l’un des piliers de la stratégie climatique européenne. L’Union européenne prévoit d’interdire la vente de voitures thermiques neuves d’ici 2035 afin de réduire les émissions de CO2. Pour encourager la transition, des subventions, des primes à l’achat et des incitations fiscales ont été mises en place dans plusieurs pays. Mais malgré ces efforts, la voiture électrique peine à convaincre une majorité d’automobilistes.
En 2023, l’Europe comptait près de 249 millions de voitures en circulation, mais seulement 1,8 % d’entre elles étaient 100 % électriques. En incluant les hybrides rechargeables, ce chiffre ne monte qu'à 3,9 %. Pourtant, les ventes de voitures neuves électriques progressent. Elles représentaient 13,6 % des immatriculations en 2024. Mais avec une moyenne d’âge des voitures à 12,5 ans, le remplacement du parc actuel prendra donc encore plusieurs décennies.
Le prix des voitures électriques et le manque d’infrastructures freinent leur adoption
Plusieurs facteurs ralentissent l’adoption des voitures électriques en Europe. Le coût d’achat reste élevé, même avec l’arrivée de modèles plus abordables comme la Renault R5 E-Tech ou la MG4, proposées autour de 25 000 euros. La recharge est également une source d’inquiétude : les bornes restent insuffisantes dans certaines régions, et les tarifs sont parfois peu transparents. Cette situation entretient le scepticisme des automobilistes. Une étude menée par le CSA révèle que 73 % des Français jugent l’interdiction des ventes thermiques en 2035 irréaliste, et que 37 % se montrent méfiants face à l’électrique.
Pourtant, les voitures électriques ont prouvé leur fiabilité sur le long terme. Contrairement aux idées reçues, une étude a démontré que leur durée de vie est aujourd’hui équivalente, voire supérieure, à celle des voitures thermiques. En moyenne, un modèle électrique moderne peut rouler 200 000 km, contre 187 000 km pour une voiture essence. Malgré ces atouts, l’évolution du marché reste lente. Tant que les prix ne baisseront pas et que les infrastructures ne se développeront pas davantage, la transition vers le tout électrique risque de prendre beaucoup plus de temps que prévu.
Source : ACEA