Les voitures PHEV hybrides et rechargeables sont de vraies catastrophes polluantes

Les voitures PHEV hybrides rechargeables séduisent de plus en plus les français. Un rapport pointe pourtant un bilan écologique très négatif – en raison de leur double motorisation, de problèmes de design et leur utilisation au quotidien. 

Voiture PHEV recharge
Crédits : Unsplash

Comme beaucoup de français vous êtes sans doute séduit par les voitures électriques hybrides rechargeables aussi appelées PHEV (plug-in hybrid electric vehicle), mais est-ce vraiment bon pour l'environnement ? Un nouveau rapport de l’ONG Transport & Environment (T&E) montre justement le contraire. Il confirme d'autres chiffres obtenus par Fraunhofer ISI sur les PHEV.

Selon l'organisation, en Europe, les constructeurs automobiles sont incités depuis janvier 2020 par les textes européens sur les émissions de CO2 à réduire leur empreinte carbone. Sur le papier, les véhicules PHEV on tout pour permettre aux constructeurs d'atteindre leurs objectifs. Le moteur thermique ne s'allume réellement que quand la batterie est déchargée.

Les constructeurs de voitures PHEV ne donnent visiblement pas les bons chiffres d'émissions de CO2

Et la combinaison de la conduite sur batterie et la conduite essence, doit permettre de faire des économies de carburant. Pourtant, les chiffres de Transport & Environment montrent une toute autre réalité. Leurs chiffres obtenus en partenariat avec Emissions Analytics sont tirés de trois véhicules PHEV parmi les plus populaires du marché : BMW X5 XDrive45e 2020, Volvo XC60 T8 Twin Engine 2018 et Mitsubishi Outlander PHEV 2018.

Même dans des conditions de test optimales les émissions de véhicules PHEV sont entre 28 et 89% plus élevées que les données constructeur, note d'emblée Transport & Environment dans son rapport qui souligne que “aucun des véhicules PHEV testés n'a atteint des niveaux d'émissions [aussi bas] même lors de tests particulièrement doux, avec une batterie chargée à 100% au départ”.

Le premier constat, c'est que la motorisation thermique de ces véhicules est plutôt polluante“en mode thermique les PHEV émettent jusqu'à 8 fois plus de CO2 que les données constructeur”. Pour en arriver à ce résultat, les experts ont mesuré les émissions carbone des véhicules lorsque la batterie était entièrement déchargée.

Le niveau d'émission était de 184 g/km pour le XC60, 164 g/km pour le Outlander, et 254 g/km pour le X5, ce qui est effectivement 8 fois plus que ce “vend” BMW. Et les chiffres empirent lorsque le moteur thermique de la voiture assure la propulsion en même temps qu'il recharge la batterie. Ce qui fait dire à Transports & Environment que les PHEV peuvent se muer en de vrais boulets polluants, en particulier si certaines municipalités adoptaient un système de geo-fencing.

Nombre de modèles PHEV sont à la fois de mauvais véhicules thermiques et électriques

L'idée serait dans ce cas de définir des zones qui forcent les véhicules hybrides à passer automatiquement en motorisation électrique. Comme les PHEV peuvent se charger à partir de leur moteur thermique, ce geo-fencing pourrait paradoxalement selon l'ONG faire exploser leur niveau d'émission “jusqu'à 12 fois”. Pour ne rien arranger, “certains PHEV ne sont pas conçu pour une conduite électrique dynamique”, regrette Transports & Environment. 

Sur les trois modèles, le BMW X5 et le Volvo XC60 n'ont permis de rouler que respectivement 18 km et 11 km sur batterie. Soit beaucoup moins que leur autonomie sur batterie annoncée. Ce qui signifie que leur train électrique n'est pas capable de délivrer la puissance nécessaire, “ce qui provoque le rallumage du moteur à combustion plus vite”. Les testeurs notent ainsi que sur les trajets longs, ces véhicules émettent encore plus de CO2 que sur les trajets courts.

A l'inverse de ce que prétendent les marques dans leurs spots publicitaires. “Ce n'est pas que de la faute aux conducteurs, les PHEV actuels ne sont simplement pas conçus pour être utilisé en mode 0 émissions, relève l'ONG. Avant de pointer qu'aucun des constructeurs testés ne soit capable de délivrer ses promesses. Pour ne rien arranger, il faut charger les véhicules PHEV pour bénéficier vraiment d'avantages sur les courtes distances.

Ce que les conducteurs ne font pas toujours et pour cause : en plus d'être des mauvais véhicules thermiques, ce sont de mauvaises voitures électriques : “par exemple la plupart des PHEV sont incompatibles avec la recharge rapide – à l'exception du Outlander dans notre cas”. Le rapport se conclut par des chiffres d'émissions réels de ces véhicules.

Les constructeurs de PHEV doivent redescendre sur Terre

Et de remarquer que si les chiffres d'émission des véhicules PHEV étaient réellement obtenus avec sérieux, les constructeurs arrêteraient sans doute de commercialiser la catégorie, car ils ne permettraient pas à ces derniers d'atteindre leurs objectifs d'émissions carbone.

“Il est extrêmement peu vraisemblable qu'aucun constructeur automobiles atteindrait ses objectifs d'émissions carbone (ou gagnerait autant de super crédits) avec leurs modèles PHEV actuels si des valeurs CO2 plus représentatives de la réalité étaient utilisées”, conclut Transports & Environment. Et d'ajouter : les PHEV bénéficient injustement de fortes subventions“.

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L'ONG recommande aux constructeurs d'augmenter les performances en conditions réelles des PHEV pour en faire de vrais acteurs de la transition énergétique. Transports & Environment recommande également au législateur de serrer la vis pour éviter que ces abus ne perdurent.

Source : Transports & Environment


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