L'Union Européenne et la Chine acceptent de négocier l'abolition des droits de douane sur les voitures électriques, en marge d'une visioconférence pour renforcer les échanges commerciaux. De quoi marquer, au passage la différence, face à la stratégie douanière controversée des États-Unis. 

L'approche est diamétralement opposée à celle des États-Unis. Dans le cadre d'une visioconférence entre la Commission Européenne et le ministère chinois en charge du Commerce, jeudi 10 avril 2025, les deux parties ont accepté de négocier l'abolition des droits de douane qui s'appliquent à l'heure actuelle sur les voitures électriques chinoises importées en Europe.

Mario Sefcovic, le commissaire européen en charge des relations commerciales et de la sécurité économique et la ministre chinoise Wang Wentao ont par ailleurs accepté de renforcer les liens économiques entre les deux parties dans de nombreux secteurs. Une manière de répondre au nouveau barème douanier américain visant la Chine. Le pays reste en effet la cible du locataire de la Maison Blanche. Alors même que des signaux économiques particulièrement négatifs l'ont contrait à suspendre pour 90 jours ses tarifs douaniers avec ses autres partenaires commerciaux.

L'Europe adopte une approche diamétralement opposée à celle des États-Unis

À l'issue de la conversation, la Chine a dit souhaiter que les Européens continuent d'adhérer à un commerce international libéralisé, multilatéral, fondé sur des règles “ce qui apportera davantage de stabilité et de prévisibilité à l’économie mondiale et au commerce international”.

Les européens ont également accepté de défendre, avec leurs homologues chinois, une réforme de l'Organisation Mondiale du Commerce. Avec en ligne de mire la création d'un espace plus favorable aux entreprises, et qui puisse davantage adresser les problèmes liés aux échanges.

L'Europe appliquait jusqu'à récemment un droit de douane à l'import de 10% sur les voitures électriques fabriquées en Chine. Un taux récemment revu à la hausse en rétorsion à des mesures prises par l'Empire du Milieu contre la politique de subventions en vigueur dans les États-membres.

La taxe peut depuis monter jusqu'à 35,5 %. Ce qui se traduit par des taux de 17 % pour BYD, 18,8 % pour Geely ou encore 35,3 % pour la marque SAIC (source : actu-environnement.com). Les négociations devraient se tenir prochainement à une date qui n'a pour l'heure pas été communiquée. La question est désormais de savoir comment les constructeurs français et européens pourront se placer face à cette concurrence accrue.

Selon les informations disponibles la question des subventions telles que le Bonus Écologique ne semblent pas avoir été spécifiquement discutées lors de cet appel.