L’Europe instaure définitivement les nouveaux droits de douane sur les voitures électriques chinoises
La Commission européenne vient d'adopter officiellement l'instauration des droits de douane supplémentaires à l'encontre des voitures électriques fabriquées en Chine. De nombreuses marques sont concernées, comme BYD, SAIC, mais aussi les filiales du géant Geely comme Volvo ou Smart.
Les négocations n'auront finalement pas abouti. Ce mardi 29 octobre 2024, la Commission européenne a officiellement adopté l'instauration des droits de douane supplémentaires à l'encontre des voitures électriques fabriquées en Chine.
Pour rappel, ce feuilleton a commencé il y a plusieurs mois maintenant. En septembre 2023, la président de la Commission Ursula von der Leyen annonce vouloir enquêter sur les subventions publiques proposées par Pékin aux constructeurs automobiles chinois.
Des voitures chinoises subventionnées par Pékin
Pour la responsable politique, ces aides entretiennent une concurrence déloyale et permettent aux marques chinoises de maintenir des “prix artificiellement bas” sur le marché européen. Après avoir mené ces investigations, les soupçons de la Commission ont été confirmés après avoir repéré plusieurs traces de transfert de fonds de crédits publics accordés aux firmes chinoises avant la commercialisation de leurs véhicules sur le Vieux Continent.
En juillet 2024, l'Europe décide alors d'instaurer des droits de douane renforcés provisoires. Ces sanctions économiques temporaires ont été maintenues jusqu'en octobre, le temps de laisser le temps aux autorités européennes et chinoises de trouver un terrain d'entente.
Mais malgré de nombreuses négociations, les deux parties n'ont trouvé aucune solution. Résultat, la surtaxe est maintenant actée et entrera en vigueur dès ce 31 octobre. En plus des 10 % de taxe déjà collectés depuis des années, les constructeurs automobiles qui produisent en Chine vont donc devoir s'affranchir d'une taxe compensatoire. Cerise sur le gâteau, le taux est fixé selon le “niveau” de collaboration des marques chinoises dans l'enquête de la Commission et sur l'importance des subventions reçues de Pékin.
Des taux variables selon les marques
Par exemple, ce sera 17,7 % pour BYD, 18,8 % pour les filiales de Geely comme Volvo ou Smart, tandis que les marques du géant SAIC (MG, Roewe, Rising Auto, Maxus) écopent quant à elles d'un malus de 35,3 % ! Notez par ailleurs que certaines marques américaines et européennes vont être impactés par ces nouvelles mesures.
On pense notamment à Tesla, qui fabrique notamment ses Model 3 à Shanghai, ou encore à Dacia, Mini, et Volvo et Smart comme dit plus haut. D'après des informations relayées par nos confrères du site Automotive News, certains constructeurs chinois préparent déjà leur riposte. Pour contourner la nouvelle taxe européenne, leur plan est simple : délocaliser la production de leurs VE en dehors des frontières chinoises.
De leur côté, les autorités chinoises ont fait savoir qu'elle comptait intenter “une action dans le cadre du mécanisme de règlement des différends de l'OMC” pour contester les décisions de la Commission.