L’Europe pourrait demander à Chrome ou Firefox de bloquer les sites pirates, la lutte montre d’un cran
L'AAPA, alliance européenne contre le piratage, durcit le ton. Elle propose entre autres que l'Europe puisse exiger des navigateurs Web ou des VPN qu'ils bloquent les adresses de sites illégaux.
Il n'y a pas 36 solutions pour mettre fin au piratage des œuvres protégées par des droits d'auteurs. Tant que des sites les proposeront en téléchargement ou en streaming, il y aura toujours des gens pour s'y rendre. C'est pourquoi on entend si souvent parler de blocage des adresses Web incriminées. Une procédure bien plus facile à annoncer qu'à mettre en œuvre tant les méthodes de contournement sont nombreuses et à la portée de tous.
Et c'est sans tenir compte de tous les intermédiaires qui compliquent la tâche des ayants droit. Même si votre fournisseur d'accès à Internet bannit des sites, il suffit de changer ses DNS pour y accéder à nouveau. L'APAA (Audiovisual Anti-Piracy Alliance), qui regroupe entre autres le groupe Canal+, Altice et beIN SPORTS en est consciente.
Elle propose quelque chose de radical dans son manifeste 2025-2029. Le document détaille ce que le groupe aimerait voir inscrit dans la loi du Vieux continent, notamment en accord avec le Digital Service Act entré en vigueur l'an dernier.
Exiger qu'un navigateur Web bloque l'accès à un site pirate, l'AAPA serre la vis
Parmi les points évoqués, l'AAPA insiste sur la réactivité. “La Commission européenne devrait proposer une législation garantissant le retrait quasi immédiat des contenus [illégaux] en direct, au plus tard en novembre 2025 […]”. Une manière de couper l'herbe sous le pied des sites de streaming.
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Mais l'alliance veut surtout étendre les obligations de blocages à un maximum d'entités, à savoir “tous les intermédiaires dont les services sont utilisés pour enfreindre les droits de propriété intellectuelle, y compris (mais sans s'y limiter) les fournisseurs de solution de paiement, les sociétés de publicité, les moteurs de recherche, les navigateurs Internet, les fournisseurs de VPN (Virtual Private Network), les gestionnaires de DNS alternatifs et les registraires de nom de domaine“.
Firefox, Chrome, Google ou encore NordVPN pourraient donc se voir imposer le blocage d'adresses Web spécifiques. Une méthode qui existe en partie en Italie, où VPN et DNS sont déjà mis à contribution.