L’Europe tremble devant la domination de SpaceX et sa fusée Falcon 9
L'Europe tremble devant la domination de SpaceX et sa fusée Falcon 9. Conscientes du retard pris face à la société d'Elon Musk, la France et l'Italie appellent l'Agence spatiale européenne et les pays membres à réfléchir à l'avenir des lanceurs européens.
Depuis quelques années maintenant, SpaceX a connu une montée en puissance sans précédent. En mai 2020, la société développée par Elon Musk a permis à la NASA (et aux États-Unis par extension) de revenir au premier plan de la “conquête” spatiale, en réussissant le lancement du premier vol habité de sa capsule Crew Dragon. Cela faisait 9 ans que les États-Unis n'avaient pas envoyés d'hommes dans l'espace.
Janvier 2021, SpaceX réalise un autre exploit : déployer 143 satellites en orbite avec une seule fusée Falcon 9, la fameuse fusée réutilisable de SpaceX. Et c'est justement cette fusée qui fait trembler l'Europe. De peur d'être reléguées, la France et l'Italie ont appelé à “une approche technologique et industrielle coordonnée” pour développer les successeurs d'Ariane 6, le lanceur français censé entrer en service en 2022.
Rattraper le retard face à SpaceX
À cette discussion sont invitées l'Agence Spatiale européenne, la Commission européenne, sans oublier tous les États membres de l'UE. Comme le précisent les ministres de l'Économie français et italiens, Bruno Le Maire et Giancarlo Giorgetti, l'arrivée de la Falcon 9 de SpaceX a totalement bouleversé l'échiquier :
“Les conditions économiques pour l'exploitation d'Ariane 6 et de Vega-C (ndrl : le lanceur italien), qui terminent leur développement, se sont considérablement détériorées par rapport aux hypothèses formulées lors du lancement de ces programmes en 2014″. En d'autres termes, l'Agence spatiale européenne, la France et l'Italie n'avaient pas prévu que SpaceX s'invite à la fête et s'impose comme le numéro un mondial des lanceurs.
À la peur de voir les Ariane 6 et Vega-C déjà dépassés par les Falcon 9 et Falcon Heavy, il faut rajouter les inquiétudes autour de Starlink et sa constellation de satellites et l'incapacité de l'Europe à pouvoir envoyer des hommes dans l'espace par ses propres moyens. Chose que la NASA (et les USA) peut faire grâce à SpaceX. “Nos deux pays jugent nécessaire de bâtir une vision à long-terme pour définir la future famille de lanceurs européens, du micro-lancer au lanceur lourd”, assurent les deux ministres.