L’Europe veut interdire la reconnaissance faciale dopée à l’IA, trop “liberticide”

Le Comité Européen de la Protection des Données (EDPB) recommande aux instances européennes d'interdire totalement la reconnaissance faciale dopée à l'IA sur le continent. Selon l'autorité, les risques pour les libertés et la vie privée sont tout simplement trop grands. 

Reconnaissance faciale en Europe
Crédits : via Unsplash

Dans un avis facultatif, le Comité Européen de la Protection des Données (EDPB) recommande l'interdiction, en Europe, de la reconnaissance faciale dopée à l'intelligence artificielle dans les lieux publics. Le Comité Européen de la Protection des Données (EDPB) est un organe institué par le fameux règlement européen de protection des données (RGPD). Son objectif est de s'assurer du respect du texte sur le continent.

A en croire l'EDPB, la reconnaissance par une IA “des visages, de la démarche, des empreintes, de l'ADN, de la voix, des frappes clavier et autres signaux biométriques et comportementaux, dans tous les contextes, interfère avec les droits fondamentaux et libertés dans une telle mesure que cela pourrait remettre en question l'essence même de ces droits et libertés.

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L'Europe cherche le bon angle d'attaque contre la reconnaissance faciale dopée à l'IA

L'autorité recommande donc par voie de communiqué de presse à la Commission européenne la mise sur pied d'un texte qui interdirait toute analyse par IA qui viserait à “catégoriser les individus dans des clusters basés sur les origines ethniques, le genre ainsi que l'orientation politique ou sexuelle”La Commission explore elle-même depuis quelques temps la mise en place de règles pour encadrer la surveillance de masse dopée à l'intelligence artificielle.

A plus ou moins court terme, la Commission veut mettre en place un cadre clair qui sera respecté par les 27 Etats-membres. L'Europe espère reprendre un certain contrôle et retrouver de l'influence sur ces questions sur lesquelles des pays comme les Etats-Unis et la Chine sont beaucoup plus avancés. Des exceptions de bon sens sont prévues. Par exemple un recours à l'analyse massive d'enregistrements vidéo dans des lieux public pourrait tout de même avoir lieu en cas d'avis de recherche lors de la disparition d'un enfant.

Dans la même veine, une exception est recommandée en matière terroriste, lorsque l'analyse par IA de vidéos est susceptible de prévenir un attentat – ou encore de manière ciblée lorsqu'une personne est soupçonnée d'avoir commis un crime grave. Dans un communiqué de presse, la Commission Européenne explique prendre note de l'avis, tout en appelant à des mesures “qui fournissent une protection suffisante et limitent l'utilisation de ces système au strict minimum nécessaire”.

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