Libra : le Congrès américain exige que Facebook suspende immédiatement son projet de cryptomonnaie
Libra, le projet de cryptomonnaie de Facebook, inquiète les représentants et sénateurs américains : ils demandent au réseau social de mettre en pause son implémentation, le temps d'enquêter sur Libra et réaliser des études d'impacts. Le Congrès prévoit de dévoiler ses conclusions le 17 juillet 2019. Mark Zuckerberg peut déjà attacher sa ceinture et se préparer à de fortes turbulences…
L'affaire n'est semble-t-il pas gagnée pour Libra, le projet de cryptomonnaie que Facebook souhaite prochainement lancer. Le congrès américain se méfie en effet des intentions du réseau social dirigé par Mark Zuckerberg. Une session parlementaire a été programmée le 17 juillet – et les sénateurs et représentants exigent dans une lettre que Facebook suspende l'implémentation de Libra pendant ce délai, le temps d'examiner de plus près les implications de Libra. La séance prévue à la mi-juillet sera ainsi l'occasion d'exposer les conclusions de ses travaux préliminaires.
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Libra : le Congrès exige sa suspension le temps d'enquêter
“Parce que Facebook est déjà dans les mains de plus d'un quart de la population mondiale, il est impératif que Facebook et ses partenaires cessent immédiatement leurs programme d'implémentation jusqu'à ce que le régulateur et le Congrès aient pu avoir l'opportunité d'examiner ces problèmes et de prendre des décisions”, peut-on lire dans la lettre dont des extraits sont repris par le quotidien britannique The Guardian. “Durant ce moratoire”, poursuit la lettre, “nous avons l'intention de tenir des audiences publiques sur les bénéfices et les risques de ces activités autour des cryptomonnaies et explorer des solutions législatives. Ne pas cesser l'implémentation avant que nous puissions mener ce travail c'est courir le risque [de laisser se créer] un nouveau système financier à la Suisse trop gros pour échouer”.
Les parlementaires sont en effet très méfiants à l'égard des intentions du réseau social. Ils ne croient pas à l'indépendance de cette cryptomonnaie, gérée sur le papier par l'association Libra avec d'autres entreprises comme Visa, Lyft, Vodafone et Coinbase. Selon The Guardian, dans les faits, Facebook garde en effet un contrôle important sur l'association dont elle paie directement le salaire d'une demi-douzaine d'employés. Autre problème : la polémique Cambridge Analytica qui n'a, à leurs yeux, qu'à peine tiédi. “Le peu d'informations fourni sur les objectifs, rôles, usages potentiels, et sécurité de la Libra et Calibra expose l'échelle massive des risques et l'absence de protections législatives claires. Si des produits et services comme celui-ci sont laissés improprement régulés et sans suffisamment de contrôle, alors ils pourraient poser des risques systémiques qui mettent en danger les USA et la stabilité financière mondiale”, menace la lettre.
Et d'ajouter : “ces risques sont d'autant plus éblouissants à la lumière du passé trouble de Facebook, qui n'a pas toujours garanti la sécurité des données de ses utilisateurs. Pour exemple, Cambridge Analytica, une firme de consulting politique choisie par la campagne de Trump en 2016, a eu accès aux données privées de plus de 50 millions de personnes qui ont été utilisées pour influencer l'attitude des électeurs lors du vote”. Mark Zuckerberg va semble-t-il devoir réellement s'accrocher si il veut que Libra devienne une réalité…
Source : The Guardian