Ligue des champions : la justice frappe fort et fait tomber des dizaines de sites pirates
Canal+ intensifie sa lutte contre le piratage en France en obtenant le blocage de nombreux sites IPTV diffusant illégalement les matchs de la Ligue des champions. Mais le problème persiste, les sites pirates trouvant sans cesse des moyens de contourner les restrictions.
En France, la lutte contre le piratage des contenus sportifs est une préoccupation constante pour les diffuseurs comme Canal+. Récemment, de nombreuses actions ont été menées pour contrer les sites illégaux. En juin 2024, le groupe a obtenu gain de cause auprès de la justice pour bloquer 117 sites pirates, en forçant même des géants comme Google, Cisco et Cloudflare à agir sur leurs DNS publics. En août, ce sont la Ligue 1 et la Ligue 2 de football qui ont remporté une victoire juridique en obtenant le blocage de dizaines de plateformes IPTV juste avant le début de la nouvelle saison.
C’est dans ce contexte que Canal+ a obtenu une série de jugements du tribunal judiciaire de Paris, le 10 octobre 2024, pour bloquer près de cinquante sites IPTV diffusant illégalement les matchs de la Ligue des champions. Cette décision vise à protéger la diffusion exclusive des rencontres, que le groupe propose en direct et en différé jusqu’au 31 mai 2025. Apparue sur X grâce à l’avocat spécialisé Alexandre Archambault, cette initiative s’appuie sur le soutien des principaux fournisseurs d’accès à Internet (FAI) en métropole et outre-mer pour limiter l’accès aux plateformes illégales.
Canal+ obtient le blocage de nombreux sites IPTV pirates pour protéger ses droits
Les mesures de blocage concernent non seulement les opérateurs classiques comme Orange, Bouygues Télécom, SFR et Free, mais également un large éventail de FAI dans les territoires d’outre-mer, tels que Free Caraïbe, Digicel Antilles françaises Guyane, et Zeop. En ciblant ces réseaux, l’objectif est d’empêcher l’accès à des sites comme “livetv”, “rojadirectahdenvivo” ou encore “methstreams”, qui diffusent des rencontres sportives de manière non autorisée. Ces blocages, basés sur le déréférencement de sites et le blocage DNS, visent à limiter la visibilité et l’accès à ces contenus, même si les solutions techniques pour contourner ces restrictions demeurent accessibles à certains internautes.
Malgré ces efforts, le piratage reste un défi de taille pour les diffuseurs. Rien qu’en 2024, l’Arcom a recensé près de 2000 services illégaux bloqués, contre 1544 en 2023. Les pertes financières sont conséquentes pour les chaînes qui investissent massivement dans l'acquisition des droits de diffusion : Canal+ et ses partenaires estiment un manque à gagner de 500 millions d’euros en raison de l’utilisation de boîtiers IPTV par plus de 5 % des Français. Et même si ces blocages compliquent l'accès aux matchs pour les utilisateurs de ces services, de nouveaux sites apparaissent régulièrement, rendant le combat contre le piratage aussi complexe qu’interminable.
Piratage des compétitions sportives : @canalplus obtient une nouvelle salve de décisions de déréférencement & blocage de sites #IPTV (TJ Paris, 10/10/2024)https://t.co/wbVKp36J9N pic.twitter.com/TxfcfhPqhv
— Alec ن Archambault (@AlexArchambault) October 17, 2024