Linky : pourquoi le nouveau compteur électrique ne convainc pas les ménages
Linky équipe près d'un foyer sur quatre depuis un décret qui rend son installation obligatoire. Sur ce total, seulement 3% des ménages acceptent que cet appareil communiquant transmette automatiquement leur consommation électrique. Le compteur poserait des risques sur la santé et pour la vie privée selon ses détracteurs. Voici pourquoi il fédère tout le monde contre lui.
Pourquoi tant de personnes pestent contre Linky, le nouveau compteur connecté dont déjà plus de 11 millions de foyers sont équipés ? En fait depuis les premières installations, ce nouveau compteur a reçu une forte quantité de critiques. Certains abonnés ont en effet vu leur consommation augmenter. Le compteur Linky a en effet fait exploser la facture d'énergie chez certains utilisateurs. Enedis a d'ailleurs confirmé l'existence d'un dysfonctionnement, qui reste malgré tout un cas isolé.
Tandis que d'autres affirment que la technologie de mesure de l'énergie de ce compteur génère de puissants champs magnétiques pouvant poser un risque sanitaire, d'autres assurent que le compteur Linky surchauffe et génère une odeur nauséabonde. Certains de ses détracteurs craignent enfin pour leur vie privée, ce compteur pouvant transmettre en temps réel les informations sur la consommation électrique des ménages.
En novembre 2018, Linky était impliqué dans un énième incendie, le propriétaire d'une boucherie ayant même porté plainte contre Enedis, qui ne cesse de démentir les accusations dont il est la cible. Lors d'un incident au Loiret, la société avait déclaré qu'un “compteur électrique ne peut pas exploser ni prendre feu spontanément”.
Linky : pourquoi le compteur électrique ne convainc pas les ménages
De quoi susciter une véritable fronde tant sur internet que sur les territoires. Une étude citée par nos confrères des Echos affirme que 38% des ménages équipés se disent pas ou pas du tout satisfaits. Les groupes anti-Linky se sont multipliés sur Facebook. Un peu partout, des communes tentent d'empêcher leur installation. Surtout, même lorsqu'il est installé, le compteur n'est que très rarement utilisé à son plein potentiel. La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) avait en effet posé quelques gardes-fous pour la transmission des données. Comme l'obligation pour les fournisseurs d'obtenir le consentement de l'utilisateur.
Résultat : sur le total des utilisateurs des 11 millions d'utilisateurs Linky, seuls 3% ont autorisé la transmission automatisée de leurs données. De leur côté, les promoteurs de ce nouveau compteur défendent ses qualités.
En analysant les données, les collectivités locales pourraient en effet mieux identifier les efforts à fournir sur tel ou tel bâtiment en matière d'efficacité énergétique. Quant aux dangers pour la santé, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) juge le risque très faible. Même son de cloche du côté d'une nouvelle étude indépendante commanditée par le maire de Blagnac. Les ondes générées par Linky ne seraient pas assez puissantes pour être dangereuses, estiment les relevés.
Dans ces conditions, rien n'arrête le déploiement du compteur connecté en France, et ce malgré la multiplication des collectifs anti-Linky. D'ici fin 2018, Enedis veut d'ailleurs installer jusqu'à 15 millions de compteurs connectés. D'ici la fin de l'année 2021, c'est 35 millions de Linky, un par foyer français, qui seront installés en France.