L’ISS a d’inquiétantes fuites d’air depuis 5 ans et personne ne sait pourquoi

Depuis 2019, les astronautes ont constaté des fuites d'air au niveau d'un élément de l'ISS, la Station spatiale internationale. 5 ans après, elle sont toujours là et les ingénieurs n'arrivent à pas se mettre d'accord sur leur origine.

La station spatiale internationale / Crédits : NASA

La Station spatiale internationale, ou ISS, fêtera ses 25 ans en orbite l'an prochain. Fruit d'une collaboration entre la NASA américaine et l'Agence spatiale fédérale russe, entres autres, elle est le plus grand objet artificiel placé autour de la Terre. Même si les États-Unis aimeraient bien la faire fonctionner jusqu'à 2030, sa mort est déjà actée. C'est d'ailleurs SpaceX d'Elon Musk qui se chargera de la faire s'écraser sur la planète à l'aide d'un vaisseau impressionnant.

En attendant, il y a toujours du monde à bord de l'ISS. Elle a même accueilli son premier équipage entièrement civil en janvier dernier. Forcément, après un quart de siècle, la station accuse son âge et des avaries émergent de temps à autre. Si elles sont rapidement maîtrisées la plupart du temps, il y en a une qui traîne en longueur. Repérée en 2019, elle n'a jamais été totalement réparée et pour cause : personne n'arrive à trouver son origine.

L'ISS a des fuites d'air importantes, les ingénieurs ne comprennent pas d'où elles viennent

Parmi les différentes parties qui composent l'ISS, il y a celle appelée PrK. C'est un tunnel de transfert entre le module Zveda, qui permet entre autres d'héberger 2 membres d'équipage, et un port d'amarrage permettant le réapprovisionnement du vaisseau qui y est attaché. Depuis 5 ans, ce tunnel laisse s'échapper de l'air. En avril, les fuites représentent l'équivalent de 1,70 kg d'air, contre 1 kg en février.

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Une augmentation qui pousse les équipes en charge de la station à augmenter le niveau de risque de l'incident à 5. Cela veut dire qu'il y a de fortes chances que de graves conséquences surviennent. Des réparations sont faites régulièrement et celles de septembre 2024 réduisent les fuites d'un tiers, sans les faire cesser. Le problème, c'est que Russes et Américains ne sont pas d'accord sur les causes probables du souci, ni même sur les dangers qu'il représente.

Les Américains ont peur d'une catastrophe, mais les Russes ne sont pas inquiets

La position russe est que la cause la plus probable des fissures du PrK est une fatigue cyclique élevée provoquée par des micro-vibrations. La NASA estime que les fissures du PrK ont probablement plusieurs causes, notamment la pression et les contraintes mécaniques, les contraintes résiduelles, les propriétés des matériaux et les expositions environnementales“, explique Bob Cabana, astronaute à la retraite désormais à la tête du conseil consultatif de l'agence.

Pourtant, l'équipage ne ménage pas ses efforts pour comprendre ce qu'il se passe. Des échantillons de métal et de soudures sont envoyés régulièrement à la NASA, en même temps que de multiples rapports d'enquêtes. Mais le mystère reste entier. Les États-Unis craignent que les fuites entraînent un incident grave, tandis que la Russie estime que les opérations peuvent continuer. Sauf qu'aucun n'arrive à convaincre l'autre de sa position.

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Ainsi, même si l'équipe russe continue de rechercher et de colmater les fuites, elle ne croit pas qu'une désintégration catastrophique du PrK soit réaliste. Et la NASA a exprimé ses inquiétudes quant à l'intégrité structurelle du PrK et à la possibilité d'une défaillance catastrophique“, résume Bob Cabana.

La NASA a mandaté une équipe d'experts indépendants afin qu'ils étudient le dossier. En attendant, l'équipage limite les risques en refermant systématiquement la porte du tunnel. Celle qui sépare la partie américaine de la partie russe de l'ISS reste également close dès que les cosmonautes travaillent dans le PrK.

Source : Ars Technica

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