Loi anti-Amazon : le senat vote la fin des frais de port gratuits
Une proposition de loi, déposée par des députés UMP, proposait que la loi Lang de 1981 sur le prix unique du livre intègre un nouvel alinéa. Celui-ci stipulait que dans le cas d'une livraison, le vendeur ne puisse pas cumuler la réduction autorisé de 5% ainsi que des frais de port gratuits. Les librairies indépendantes taxent ce genre de pratiques de « concurrence déloyale ». On peut les comprendre au vu de la situation financière de nombre d'entre eux.
Lors d'une séance hier soir au sénat, les élus ont voté la loi en première lecture à l'unanimité des suffrages exprimés. Celle-ci avait déjà été voté à l'Assemblée. Le but, à peine masqué, de cette nouvelle législation est de mettre des bâtons dans les roues des vendeurs en ligne, et principalement d'Amazon. Le texte de loi a ensuite été amendé par les sénateurs et va seconde lecture à l’assemblée avant que son adoption définitive soit promulguée.
Le sénat protège les librairies contre Amazon
L'un des amendement prévoit un délai de trois mois avant l'application du texte, afin de laisser le temps aux acteurs d'internet de procéder aux ajustements techniques et comptables. Les libraires traditionnels attendaient depuis longtemps un acte fort des élus nationaux sur cette situation. Ceux-ci ont dénoncé des mois durant le « dumping » effectué par Amazon.
De plus, notre pays dispose de 3500 librairies sur son territoire, un parc qui est l'un des plus importants du monde. 600 à 800 sont des librairies indépendantes et ne sont donc soutenues par aucun éditeur ou acteur tiers. A titre de comparaison, la Grande-Bretagne en possède 1000, nous sommes donc plus que concernés par ces nouvelles problématiques.
Toutefois, La ministre de la culture, Aurélie Philipeti déclare que “ce texte ne résoudra pas tous les problèmes des libraires. C'est une des pierres du plan librairie”. Celle-ci pense notamment aux problèmes de loyers et de fiscalité trop élevée. La ministre termine en disant qu' “avec ce texte, nous apporterons une nouvelle pierre à l'économie du livre et à la régulation de ce secteur”. A notre humble avis, Amazon s'en tirera très bien malgré tout. Selon vous, faut-t-il à tout prix sauver les librairies traditionnelles ?