L’UFC Que-Choisir dénonce l’inutilité de l’indice de réparabilité
L'indice de réparabilité est en vigueur en France depuis bientôt un an maintenant. Alors que l'heure du bilan approche, l'UFC Que-Choisir s'est déjà livrée à de premières conclusions. À ses yeux, cet outil est profondément inutile pour l'instant, la faute à un cruel manque d'investissement de la part des fabricants et des distributeurs.
Avec pour objectif de lutter activement contre le gaspillage et de promouvoir la réparation et le recyclage, les autorités françaises ont lancé en janvier 2021 l'indice de réparabilité. Le principe est simple : les constructeurs de téléviseurs, de smartphones, d'ordinateurs portables, de tondeuses à gazon et de lave-linge doivent attribuer une note de 1 à 10 à leurs produits.
Ce score, il est calculé selon plusieurs critères : qualité et clarté de la documentation fournie, facilité de réparation, disponibilité des pièces détachées, et enfin rapport entre la pièce détachée la plus chère et le prix initial du produit. Sur le papier, cet indice de réparabilité semblait prometteur. Seulement, il peine toujours à convaincre les Français comme le prouve une étude commandée par Samsung parue en août 2021.
En effet, 31 % des sondés seulement compte prendre en compte cet indice lors de l'achat d'un produit électronique. Pour l'UFC Que-Choisir, le constat reste le même à l'approche du 1er anniversaire de l'outil. Dans un rapport publié ce mardi 14 décembre 2021, l'association assure que “l'indice pêche tant dans sa construction par les pouvoirs publics que dans sa diffusion par les distributeurs”.
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Une réforme de l'indice de réparabilité s'impose
Elle appelle à “une réforme de l'indice de réparabilité afin qu'il puisse être un véritable outil, utile pour orienter les achats des consommateurs”. Selon l'organisme, le principal problème vient d'un manque flagrant de considération et d'investissement de la part des constructeurs et fabricants. Sur les 330 produits testés par l'association (sur 9 sites de e-commerce différents), la note de réparabilité est affichée sur seulement 42% d'entre eux. Pourtant, les marques ont obligation de la mentionner.
Il y a bien des bons élèves comme Leroy Merlin et Boulanger, avec respectivement 100% et 95%, tandis que d'autres se fichent totalement de l'indice de réparabilité comme Amazon (apposé sur 22% des produits seulement) ou encore Carrefour avec un zéro pointé ! Bien entendu, les marques seraient plus enclins à respecter leurs obligations légales si les contrôles officiels étaient en vigueur… Il faudra attendre le 1er janvier 2022 pour que ce soit le cas. Un autre point dénoncé par l'association.
Pour l'association, il est urgent “de réviser la construction de l'indice de réparabilité afin qu'il reflète réellement l'aptitude d'un produit à être réparé”. Et pour plus de transparence, il faut “imposer aux vendeurs de rendre la grille de notation directement accessible aux consommateurs”.