L’Union européenne veut lutter contre la contrefaçon à coups de NFT
L’Union européenne, à travers l’EUIPO (Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle), a dévoilé son plan de lutte contre la contrefaçon de biens matériels. La blockchain y occupe une place centrale.
Le sac à main Vuitton, les Air Jordan ou même les AirPods d’Apple sont victimes de contrefaçon. Selon les économistes, en 2019, la vente et l’achat de “copies” auraient représenté un manque à gagner de 121 milliards d’euros pour les entreprises européennes. Bien consciente de ce problème qui ne fait qu’empirer avec le temps, l’Union européenne a présenté un plan d’action qui met les technologies de la blockchain et des NFT (jetons non fongibles) à contribution.
Ce projet est le fruit de nombreux hackathons organisés par l’EUIPO destinés à définir la meilleure réponse technologique à apporter à ce fléau non seulement économique, mais aussi sociétal. Après plus de cinq d’étude donc, l’UE propose de systématiser le suivi à travers les frontières des biens matériels en s’aidant de la blockchain. L’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle a d’ores et déjà défini l’architecture logicielle nécessaire au développement et à l’implémentation de l’Anti-Counterfeiting Blockathon Infrastructure (Infrastructure Anti-contrefaçon Blockathon).
Les NFT à la rescousse de la lutte contre la contrefaçon
Les titulaires de la propriété intellectuelle (en d’autres termes, les marques agréées et reconnues par l’EUIPO) créeront des jumeaux numériques (des NFT jumeaux) de leurs produits dès leur sortie de la chaîne de production. Ces certificats seront leur garantie d’authenticité et permettront à toutes les compagnies de suivre le parcours de leurs biens.
Si le Blockathon est défini dans ses grandes lignes, le gros du travail, son implémentation, reste encore à faire. D’ici 2023, l’UE compte créer un registre des compagnies et titulaires de propriété intellectuelle autorisés à créer des NFT, des acteurs de la chaîne logistique et des vendeurs. Si le système se veut efficace, il devra également s’interfacer avec les systèmes de suivi de la chaîne logistique déjà en place.
Si et seulement si ces conditions sont réunies, alors l’Union européenne sera dotée d’une arme réellement efficace dans la lutte contre la contrefaçon. De par son ampleur, ce projet est l’une des implémentations les plus ambitieuses des NFT. Sa réussite tient à l’adoption massive de la blockchain par toutes les parties prenantes, et à leur bonne volonté. Dans le commerce et la logistique, la force de la chaîne se définit par son maillon le plus faible.