Macron veut que le CSA contrôle les jeux vidéo et le porno
Emmanuel Macron a déclaré ce samedi 25 novembre à l'occasion d'un discours sur l'égalité entre les femmes et les hommes à l'Elysée qu'il comptait étendre les pouvoirs du CSA pour que l'organisme exerce son influence sur internet. Dans le viseur du président : les jeux vidéo et les vidéos pornos, accusés d'être des vecteurs de la violence faite aux femmes.
En compagnie de Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, Emmanuel Macron a annoncé qu'il prendrait des mesures contre le cyberharcèlement. Il souhaite notamment que le CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) puisse agir sur les contenus diffusés sur internet. Lors de ce discours du 25 novembre tenu à l'Elysée, il a tenu à rappelé que l'égalité hommes-femmes est une “grande cause du quinquennat”.
Macron va étendre les pouvoirs du CSA sur internet
“En 2018, nous devons repenser le cadre de notre régulation des contenus, en particulier les contenus audiovisuels en prenant en compte l'évolution du numérique et afin d'étendre les pouvoirs de régulation du Conseil supérieur de l'audiovisuel”, estime le président de la République. “Ce contrôle sera indispensable sur tous les contenus qui peuvent conduire à la violence contre les femmes”, a-t-il ajouté. Deux industries en particulier sont dans le viseur d'Emmanuel Macron : les jeux vidéo et la pornographie. Il regrette que les enfants aient accès si facilement à des contenus pornographiques, alors que les jeux vidéo, souffrant depuis toujours d'une mauvaise réputation dans la classe politique, n'ont pas vu leur cas s'arranger avec la polémique du forum 18-25 de jeuxvideo.com.
On peut penser qu'il fait une référence directe à cet épisode quand il déclare vouloir “poursuivre ceux qui agissent sur Internet pour harceler” grâce à des “modifications législatives”. Pour l'instant, le CSA a bien du mal à se faire respecter sur le web. Fin 2016, il avait essayé d'empêcher la diffusion sur YouTube des Recettes Pompettes, l'émission de Monsieur Poulpe. En vain. En ce qui concerne les jeux vidéo, l'industrie s'auto-régule en Europe avec la classification PEGI, gérée par deux organismes indépendants. On attend (et craint) les détails de cette nouvelle mesure : si les pouvoirs du CSA sont assez étendus, il pourrait causer bien des dégâts s'il en abuse. Pour rappel, le CSA souhaitait dès 2013 bénéficier de la même influence sur internet qu'à sur la télévision.