Mais quelle est cette menace vieille comme le monde qui semble soudain émouvoir l’industrie du cinéma ?

Si l'IPTV et les sites de streaming illégaux sont aujourd'hui les ennemis à abattre des ayant droits, il existe une arnaque vieille comme le monde qui menace les auteurs et comme les consommateurs. Et visiblement, ils viennent tout juste de la découvrir.

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Crédits : 123RF

Depuis quelques années maintenant, les plateformes d'IPTV et les sites de streaming illégaux sont devenus les cibles à abattre pour les représentants des ayant droits et les gouvernements du monde entier. La justice de certains pays n'est d'ailleurs pas tendre avec les contrevenants, à l'image de ce père de famille britannique qui a écopé d'un an de prison ferme pour avoir vendu des abonnements IPTV.

Cependant et comme le rapportent nos confrères du site Torrent Freak, les géants de l'industrie du disque, du cinéma ou encore du livre ont oublié de prendre en compte une autre menace, pourtant vieille comme le monde. A savoir, ces sites frauduleux qui promettent une avalanche de contenus piratés en les présentant comme des produits légitimes. 

Une menace vieille comme le monde…

Lancées il y a plus de 20 ans, ces plateformes proposaient à l'origine des abonnements payants pour accéder à des films & séries, des chansons au format MP3 ou encore des livres au format numérique. Mais généralement, les clients qui passaient à la caisse n'obtenaient rien de tout ça, et se retrouvaient plutôt piégés avec des abonnements hors de prix impossibles à annuler.

Dans les faits, ces plateformes visaient surtout les personnes prêtes à payer pour du contenu. Et si les forces de l'ordre et l'industrie du divertissement se sont rapidement attelées à fermer les sites pirates “gratuits”, ces faux sites de téléchargement “légaux” ont continué à prospérer. 

En 2021, le modèle économique de ces sites a évolué. Ils promettent toujours monts et merveilles, mais au lieu de ne rien recevoir, les abonnés se retrouvent avec des films et séries de bas étage, bien loin des blockbusters promis dans les publicités mises en place par ces sites.

A lire également : IPTV – ce service Web utilisé par des millions de sites doit bloquer les plateformes pirates, la justice l’impose

Une mise en lumière extrêmement récente

Le groupe anti-piratage néerlandais BREIN a été le premier à mettre en lumière ces sites frauduleux dans un rapport publié à l'été 2021. Il a notamment dévoilé l'existence d'un vaste réseau constitué de plus de 1000 sites spécialisés dans ce genre d'arnaque. Et si cette entité a été fermée deux mois plus tard, cette méthode fait toujours autant d'émules chez les cyber-criminels.

Et ironie du sort, après avoir ignoré ces escroqueries pendant plus de 20 ans, certains représentants du 7e art américain comme la MPA (Motion Picture Association) commencent à peine à s'inquiéter du danger qu'elles représentent pour les ayant droits comme pour les consommateurs.

Les studios hollywoodiens commencent tout juste à s'inquiéter

En effet, en septembre dernier, la MPA a publié une étude baptisée “Consumer Risk for Piracy in Poland”. Avec ce rapport, l'association a cherché à “quantifier les cyber-risques auxquels sont confrontés les consommateurs polonais qui consultent des sites web de piratage numérique”. En guise d'introduction, le document définit ce qui représente à ses yeux les quatre types prédominants de service de piratage en Pologne, à savoir :

  • les sites P2P
  • les sites de streaming illégaux
  • les services d'abonnements IPTV
  • les sites de piratage frauduleux

Ce qui nous intéresse, c'est la définition donnée par la MPA concernant les sites de piratage frauduleux : “des sites présentant le contenu piraté comme légitime et incitant les utilisateurs à payer ou télécharger des logiciels malveillants”. La MPA ajoute qu'ils violent “les droits des créateurs de contenus et entraînent également des conséquences juridiques tant pour les distributeurs que pour les consommateurs”. 

Des sites encore mal identifiés

Au demeurant, la définition donnée est plutôt juste et représentative. Sauf que là où le bât blesse, c'est qu'aucun site de ce type n'est nommé dans le rapport. La MPA ne donne aucun exemple concret. Mais ce n'est pas tout. Dans une étude similaire centrée cette fois-ci sur les risques encourus en ligne par les consommateurs philippins, la MPA donne une toute autre définition des sites frauduleux : “les sites de piratage frauduleux se font passer pour des plateformes de piratage pour escroquer les utilisateurs. Ces sites imitent souvent la présentation, le style publicitaire et même les noms de domaine des plateformes populaires de contenu non-autorisé”. 

Ce conflit manifeste sur la manière de définir ces plateformes en dit long sur la méconnaissance des ayant droits sur le sujet. De fait, comment organiser la lutte contre ces sites s'ils ne sont même pas encore parfaitement identifiés par les autorités et les représentants de l'industrie du divertissement ? Comme le note Torrent Freak, “il n'existe aucun précédent dans le monde, dans aucun autre programme de blocage de sites pirates, qui ait envisagé de bloquer ces plateformes”. 


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