Malware Android : les smartphones moins chers sont infectés lors de l’assemblage à l’usine
De nombreux smartphones Android low cost sont infectés par des malware lors de l'assemblage à l'usine, assure une nouvelle étude. D'après les chercheurs, des applications préinstallées collectent à votre insu vos données personnelles pour les transférer sur des serveurs à distance. Explications.
“Certains développeurs paient parfois les constructeurs pour intégrer leur applications dans leurs smartphones lors de l'assemblage” rapporte une étude de Sophos, une firme spécialisé dans la cybersécurité. Dans certains cas, des développeurs peu scrupuleux intègrent des malware à leur application pour tenter de “maximiser leur retour sur investissement”.
Les smartphones Android low cost sont bourrés de malware dès leur sortie d'usine, assure une étude
Trop souvent, les contrôles de qualité des marques de smartphones low cost ne sont pas assez pointus pour détecter les logiciels malveillants. Pour étayer ses propos, Sophos a testé plusieurs smartphones Android vendu sur le marché d'entrée de gamme.
En fouillant dans le code du Ulefone S8 Pro par exemple, Sophos a découvert une application intitulée Sound Recorder. Le logiciel ne se contente pas de permettre d'enregistrer des sons, il collecte aussi de nombreuses données sur l'utilisateur du smartphone, comme le numéro de téléphone, la localisation, l'identifiant IMEI, la résolution d'écran, la marque, la version de l'OS, le CPU, la RAM, ou le nom de son opérateur de téléphonie etc…Toutes ces données sont transmises sur des serveurs à distance pour être analysées, rapporte Sophos. L'application est aussi capable d'envoyer des SMS et de recevoir des instructions à votre insu.
“Si le prix d'un smartphone paraît trop beau pour être vrai, c'est que vous en payez le coût d'une façon ou d'une autre” met en garde Sophos, accusant certains constructeurs de vouloir “capitaliser leurs efforts” en compromettant la sécurité de leurs utilisateurs. Ce n'est pas la première fois qu'une étude point du doigt les smartphones infestés par un malware dès l'assemblage à l'usine.
Début 2018, un dangereux malware était repéré dans 40 smartphones Android, dont Doogee ou Leagoo. Ce dernier avait d'ailleurs démenti l'information, assurant qu'il s'agissait simplement d'un logiciel publicitaire. En 2016, 28 modèles de smartphones étaient victimes d’un trojan. Plus récemment, les smartphones des marques Honor, Huawei, Xiaomi, OPPO, Vivo, Samsung et Gionnee étaient accusés d'abriter Rotensys, un adware Android.