Même les enfants sont plus créatifs que les IA, l’apocalypse est encore loin
Une récente étude démontre avec quelle facilité des enfants surpassent les intelligences artificielles en matière de créativité. Lorsqu’on leur présente un problème qu’ils ne peuvent pas résoudre par la logique ou les patterns, les IA échouent la plupart du temps.
Difficile de nier qu’en seulement quelques années, l’intelligence artificielle est passée d’un doux rêve de science-fiction à une réalité qui bouleverse notre société. Des résultats parfois si bluffant qu’il est facile de se mettre à imaginer une apocalypse robot. Mais que les plus inquiets se rassurent : nous en sommes encore loin. D’après une récente étude, même des enfants des 4 ans représentent une plus grande menace.
Pour une récente étude, des chercheurs de l’université de Californie ont voulu tester le niveau de « créativité » des IA, puis comparer ce dernier à celui d’enfant de 3 à 7 ans. Plus concrètement, les chercheurs ont cherché à savoir si les IA sont capables de produire des idées à nouvelle, à l’instar des humains, plutôt que de suivre des schémas préconçus.
Les intelligences artificielles manquent cruellement de créativité
Pour ce faire, les chercheurs ont placé un groupe d’enfants devant des outils divers, l’idée étant de savoir si ces derniers étaient capables d’accomplir certaines tâches, voire de détourner l’usage initial de ces outils. Par exemple, les chercheurs ont demandé aux enfants de choisir entre une règle, un couvercle de théière et une poêle pour tracer un cercle. Dans une grande majorité des cas (85 %), les enfants ont choisir le couvercle de théière.
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Du côté des IA, le résultat a été bien plus mitigé. La plupart d’entre elles n’ont cessé d’opter pour la règle. Seul GPT-4 a enregistré un score de réussite de 76 %. Pourquoi choisir une règle pour tracer un cercle ? Selon les chercheurs, la raison est à chercher du côté du fonctionnement des IA. Pour ces dernières, la règle est un outil qui permet de tracer des formes, contrairement au couvercle et à la poêle. Le cercle étant une forme, alors la règle doit pouvoir tracer un cercle.
Une expérience qui montre bien que les IA ne comprennent pas nécessairement ce qui leur est demandé, mais réagissent plutôt à un groupe de données en cherchant les correspondances les plus probables statistiquement. « La découverte de nouveaux usages dans les outils du quotidien ne consiste pas à trouver le voisin le plus proche statistiquement à partir des modèles de cooccurrence lexicale », peut-on ainsi lire dans l’étude. « Il s’agit plutôt d’apprécier les analogies fonctionnelles plus abstraites et les relations causales entre des objets qui n’appartiennent pas nécessairement à la même catégorie ou qui ne sont pas associés dans le texte. »
Pour approfondir cette notion de cause à effet, les chercheurs ont mis au point une autre expérience. Celle-ci consistait à placer chaque groupe devant un « détecteur à blicket », un appareil qui s’active et diffuse une musique lorsqu’il est placé sur d’autres objets spécifiques. L’objectif étant alors de déterminer quels objets sont des blickets et lesquels ne le sont pas.
« Même des enfants de 4 ans ont spontanément agi sur les systèmes et découvert leur structure — ils ont compris quels étaient les blickets et les ont utilisés pour faire avancer la machine », expliquent les chercheurs. Les IA, de leur côté, malgré un temps d’apprentissage considérable, “ont eu des difficultés à pour produire des structures causales pertinentes ».
Bien entendu, il est important de souligner que la créativité, et de manière générale, l’intelligence ne se mesurent pas uniquement à la manière de résoudre un problème. Les IA sont infiniment plus compétentes que les humains dans certains domaines, mais uniquement lorsque ces derniers relèvent de la logique. La domination des robots est donc encore loin.
Source : Sage Journals