Meta : l’Europe pourrait bannir Facebook et Instagram d’ici un mois
Facebook et Instagram pourraient-ils totalement disparaître du territoire européen ? La question se pose, suite à la mesure choc entreprise par l’Irlande. Le pays vient en effet de bloquer le transfert de données de ses ressortissants vers les États-Unis, et demande à ses voisins d’en faire de même. Faute d’accord dans les semaines à venir donc, les réseaux sociaux de Meta pourraient donc être bannis du continent.
C’est à croire que l’Irlande a une dent contre Facebook. Quelques mois à peine après avoir infligé une amende de 17 millions d’euros au réseau social, le pays vient d’annoncer une mesure qui pourraient bien redistribuer entièrement les cartes du pouvoir sur le continent européen. En effet, si l’Union européenne est particulièrement soucieuse de la protection des données de ses habitants, l’Irlande prend clairement cette doctrine au pied de la lettre.
Ce jeudi 7 juillet, la Commission de protection des données, l’équivalent irlandais de la Cnil, a pris la décision inédite de bloquer tout transfert de données entre l’Europe et les États-Unis. Mais ça ne s’arrête pas là, puisque la Commission a envoyé le document en question à tous les pays voisins, dont la France. Toutes les institutions européennes de protection des données ont ainsi un mois pour émettre leur avis sur la question. Passé ce délai, Facebook et Instagram seront bannis du territoire.
L’Europe va-t-elle interdire Facebook et Instagram sur son territoire ?
La querelle entre Meta et les autorités européennes ne date pas d’hier. En 2020 déjà, le groupe de Mark Zuckerberg menaçait déjà de retirer ses services du continent suite à une décision similaire de — on vous le donne en mille — l’Irlande. Mais le risque existe cette fois bel et bien, avec l’implication du reste des pays de l’Union européenne. Néanmoins, interrogée sur le sujet par nos confrères de Politico, la firme se veut résolument conciliante :
« Cette décision provisoire, qui doit être soumise à l’examen des autorités européennes de protection des données personnelles, est liée à un conflit entre le droit européen et le droit américain qui est en train d’être résolu », explique cette dernière. « Nous nous félicitons de l’accord entre les États-Unis et l’Union européenne mettant en place un nouveau cadre légal qui permettra les transferts de données par-delà les frontières ».
Autrement dit, des négociations seraient en cours entre Meta et les instances européennes, l’entreprise n’étant visiblement pas prête à abandonner l’accès aux données de ses utilisateurs vivant sur le continent. Elle assure en effet que ces dernières sont capitales pour le bon fonctionnement de ses services, tout en se heurtant à la sévérité des Commissions européennes. Pour l’heure, rien ne dit qu’un accord sera trouvé.
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Meta va devoir relever le défi de convaincre l’Europe
« Nous espérons que ce cadre légal nous permettra de garder les familles, les communautés et les économies connectés », indique Meta, qui n’écarte visiblement pas la possibilité qu’aucun cadre légal ne se dessine dans les semaines à venir. La tâche s’avère ardue pour le groupe, dont l’utilisation hasardeuse des données des utilisateurs fait de plus en plus les gros titres, ce depuis plusieurs années maintenant, notamment suite à l’énorme scandale Cambridge Analytica.
Quand ce n’est pas sa collecte abusive d’informations personnelles qui est pointée du doigt, comme cela a récemment été le cas avec les données médicales récupérées sur les sites des hôpitaux, c’est tout simplement l’utilisation réelle de ces dernières par la firme qui pose question. Problème : les employés de Facebook eux-mêmes semblent dépassés par la situation, en ne sachant pas avec précision ce qu’il advient des données des utilisateurs.
Source : Politico