Microsoft abuse de sa position dominante sur le cloud selon Google

Microsoft occupe une place très importante sur le marché du cloud et Google s’en inquiète de plus en plus. Dans un entretien avec Les Échos, Amit Zavery, vice-président de Google Cloud, accuse son rival de pratiques anticoncurrentielles, lui permettant d’augmenter le prix sur ses solutions les plus populaires. La firme de Mountain View espère une enquête de la Commission européenne.

microsoft azrure
Crédits : 123rf

« Je suis très inquiet du comportement anticoncurrentiel de Microsoft qui utilise son leadership et sa base d’installation pour vendre ses produits dans le cloud ». Amit Zavery, vice-président de Google Cloud, n’y va pas avec le dos de la cuillère pour discuter des pratiques de son rival sur le secteur du cloud auprès de nos du confères des Échos. Des propos qui font suite à de premières accusations formulées par OVHcloud, ou encore Amazon, auprès de la Commission européenne.

Pour Amir Zavery, le risque est évident. « Si rien n’est fait rapidement, le marché de l’informatique dématérialisée sera dominé par Azure [la plateforme star de Microsoft, NDLR] et ils augmenteront les prix, comme ils l’ont fait pour d’autres produits dans le passé », alerte-t-il. Un avantage donc le géant de Redmond profite d’ailleurs déjà, en imposant des frais supplémentaires aux utilisateurs ayant recours à une licence Windows ou Office via un autre fournisseur cloud.

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Google accuse Microsoft de pratiques anticoncurrentielles sur le cloud

Des restrictions « qui n’existaient pas auparavant », rappelle Amit Zavery, qui martèle que de nombreuses entreprises, notamment en France, refusent de passer par la solution de Google ou un autre de ses concurrents précisément pour cette raison. Le message du vice-présent de la division cloud est clair : pour lui, Microsoft est clairement coupable de pratiques anticoncurrentielles. Une déclaration dont certains ne manqueront pas de souligner l’ironie, étant donné les multiples amendes dont a écopé Google pour cette même faute.

Reste que le risque est bien réel. Depuis plusieurs années, Microsoft ne cache pas sa volonté de faire d’Azure le leader sur le marché du cloud, que ce soit en incorporant toujours plus de fonctionnalités liées sur Windows et Office, mais aussi avec son Xbox Game Pass qui met fortement l’accent sur le sa solution cloud gaming. C’est par ailleurs pour cette raison que la CMA, le régulateur britannique, a décidé de bloquer le rachat d’Activision-Blizzard le mois dernier.

Amit Zavery n’hésite d’ailleurs pas à tacler la qualité des outils de Microsoft pour étayer son argumentaire. « La croissance d’Azure ces trois dernières années se justifie d’abord par ces pratiques, pas en raison d’un produit qui serait de grande qualité. Regardez Teams, ce n’est pas le meilleur produit au monde pour la communication vidéo, mais il est devenu très rapidement leader grâce à son lien avec Office 365 ! »

Microsoft Teams
Crédit photo : 123rf

Face à ces plaintes qui se multiplient, la Commission européenne a décidé de se pencher sur la question, forçant Microsoft à promettre une révision de sa stratégie commerciale. La firme de Redmond avance notamment que plus de 100 partenaires ont d’ores et déjà profité de ses nouvelles conditions de licence. Ce qui est loin d’être assez pour convaincre Amit Zavery.

« La majorité de ces changements permettent simplement aux partenaires de vendre plus de produits Microsoft sans modifier les restrictions. C’est une tentative de Microsoft d’intégrer d’autres concurrents, en choisissant les gagnants et les perdants », se lamente-t-il. D’autant que pour ce dernier, il y a urgence. Si Amazon reste encore leader sur le marché, Microsoft le rattrape progressivement, laissant Google et le reste de la concurrence loin derrière.

« La promesse du cloud, c’est d’avoir une solution ouverte », rappelle Amit Zavery. « Cette possibilité fera une énorme différence pour l’adoption de l’informatique dématérialisée dans le monde et dans l’UE. Il ne faut plus attendre pour agir, déjà, je pense qu’il est un peu tard… »

Source : Les Échos


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